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Le temps de l’Haje mûr pour le r’n’b en français

Il faut toujours savoir trancher. Il y a à peu près un an, on découvrait curieux le premier EP quatre titres des Parisiens Tom Lemann et Quentin Danos alias Haje. Un r’n’b électronique charmeur mais trop dans l’air de notre temps, où l’anglais se taillait la part du lion. Hormis sur un morceau, Fable, pour une tentative timide, quoique convaincante, d’utiliser la langue française. Comme si Haje ne savait pas encore sur quel pied nous faire danser. L’équation est aujourd’hui résolue. Plus d’anglais sur le nouvel EP, l’Enfant sage. Et c’est tant mieux, Lemann et Danos ayant visiblement trouvé leur voix. Composé d’amis de longue date, le duo peut s’appuyer sur un solide bagage musical classique : le violon pour Tom et le piano pour Quentin. Très vite enrichi par un goût commun pour la construction de beats électroniques. On retrouve dans leurs compositions ce juste équilibre entre les sonorités organiques et celles des machines. Les mélodies rêveuses sont au cœur de Haje, qui nous enveloppe dans un drôle de climat cotonneux auquel on prêtera une vertu déstressante certaine. Et quoi de plus important en ce moment ?

Leurs textes ciselés d’une belle poésie sensuelle, mais pas niaise - «A pas de loup devant la lune / Des corps en transe s’enlacent à perdre sens»(Devant la lune) -, achèvent de donner la touche d’originalité au groupe. Alors que Haje aurait pu se retrouver dans la file encombrée des projets r’n’b anglophones, ils ont su avec justesse et élégance changer de cap pour être porteurs aujourd’hui de belles espérances. Une leçon à suivre ?

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