« Le Temps des combats » : quand « Sarko » nuit à Sarkozy
« La politique est d'abord une affaire d'incarnation. » On veut bien le croire, tant sa sentence se vérifie jusqu'à la lecture de ses Mémoires. Impression étrange d'entendre sa voix en lisant Le Temps des combats (Fayard) et même de le voir, avec ses gestes d'exaspération et de camaraderie virile, ses soupirs et ses yeux levés au plafond, ses poings serrés et sa jambe qui trépide. Et puis, par moments, le même homme ne bouge plus. Il se fait plus grave, appliqué, ému et profond.
Un peu comme si deux auteurs avaient été à l'origine de ces Mémoires : le premier, « Sarko », et le second, Nicolas Sarkozy, l'un laissant la plume à l'autre, selon les événements. Sarko, d'abord, entre dans des considérations microcosmiques qui n'intéresseront que quelques observateurs de la vie politique, friands de portraits, de distributions de bons et de mauvais points, de jugements cruels, d'éloges excessifs, de marques d'amitié et de rejet…
Le temps n'efface rien : Sarko règle encore des comptes, en dépit de son accession à l'Élysée, qui n'a en rien apaisé l'homme, lequel refait sans cesse le match, se souvient des mous, des traîtres, des mauvais, des immobiles, des malotrus… dont beaucoup, par leur attitude, ont entravé ou pollué son action.
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