"Un tempo hasardeux", "des conséquences graves": Blanquer critique Macron et son choix de la dissolution
Elle est loin l'époque où Jean-Michel Blanquer bénéficiait des faveurs du couple Macron. Après avoir été le chouchou du président pendant le premier quinquennat, l'homme politique est brutalement remplacé à son poste de ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports en mai 2022.
Éliminé dès le premier tour des législatives un mois plus tard, il se retire de la vie politique. Mais ce jeudi 29 août, le voici qui réapparait pour la promotion de son livre, "La Citadelle", qui sort samedi.
Dans cet ouvrage publié aux éditions Albin Michel, l'ancien candidat du Loiret retourne dans l'arène politique avec une critique acerbe des coulisses du pouvoir et ses détenteurs et Emmanuel Macron n'échappe pas à son jugement.
Une dissolution, pour faire "des coups" à "des adversaires"
Pour l'ex-ministre, la décision du chef de l'État de dissoudre l'Assemblée nationale à l'issue de la victoire du RN aux européennes relève d'une "inspiration irrationnelle, au tempo hasardeux et aux conséquences graves (...) acmé d'une vision bien trop personnelle de l’usage des pouvoirs présidentiels", écrit-il dans son livre publié ce 31 août.
En promotion, celui qui est désormais à la tête de Terra Academia, un institut de formation dédié à la transformation écologique, a estimé, sur France inter ce 29 août, qu'on ne peut pas "utiliser la Constitution comme un contrat avec lequel vous faites des coups à vos adversaires".
Critique d'un président de la République qui concentre tous les pouvoirs, il a également déploré un manque de diversité de points de vue au sommet de l'État:
"On n'a pas besoin d'un seul chef avec des jeunes ambitieux derrière", a-t-il estimé ce jeudi 29 août.
Emmanuel Macron se créé "lui-même des problèms évitables"
L'ancien candidat La République en marche aux législatives 2022 pointe également un Emmanuel Macron, adepte des "zigags" sur certains sujets.
Dans une interview au Point publiée ce jeudi, il évoque un président "qui ne déteste pas les coups tordus" qui "aime les écouter les conseillers du soir plutôt que les ministres du jour et qui se créé à lui-même des problèmes évitables".
Reconnaissant une intelligence "lumineuse", un grand "dynamisme", une capacité de travail incroyable et une créativité importante au locataire de l'Élysée, l'ancien occupant de la rue de Grenelle conclut toutefois avec cette formule lapidaire: "D'une certaine façon il réussit souvent ce qu'il y a de plus difficile et rate les choses assez simples". "Il peut réussir accomplir une prouesse et aussitôt la gâcher avec une phrase ou une posture", observe-t-il.
Ce jeudi, l'homme politique agrégé de droit public lance également sa rentrée politique sur le terrain. Président du think tank, Le Laboratoire de la République axé sur les questions de jeunesse "en faveur de la République", il organise ses premières universités d’été à Autun en Saône-et-Loire.
Au programme (entre autres): conférence autour du thème "jeunesse et égalité des territoires", atelier "République démocratique" et table-ronde "Travailler à la paix au Proche-Orient.