Tempête Boris : le réchauffement climatique a doublé le risque de pluies diluviennes

Le réchauffement de la planète dû aux activités humaines a multiplié par deux le risque que surviennent les pluies diluviennes qui ont frappé l’Europe centrale en septembre et provoqué la mort de 23 personnes. C’est ce qui ressort de l’étude d’attribution publiée le 25 septembre par le World Weather Attribution (WWA), un réseau international de scientifiques.

Ce type d’étude permet de déterminer rapidement le degré d’influence du réchauffement climatique d’origine anthropique sur l’apparition d’événements météorologiques intenses, grâce à des méthodes bien établies. Les résultats peuvent ainsi être publiés immédiatement après une catastrophe, sans attendre d’être soumis au long processus d’évaluation par les pairs.

“Selon les chercheurs, le réchauffement climatique a aggravé les quatre jours de fortes précipitations à l’origine d’inondations meurtrières dans plusieurs pays, de l’Autriche à la Roumanie”, décrypte le quotidien britannique The Guardian. L’étude montre également que le dérèglement climatique a entraîné une augmentation de 7 % de l’intensité de ces précipitations. Et encore, cette évaluation pourrait être sous-évaluée, car les modèles utilisés ne prennent pas en compte explicitement la convection atmosphérique, précisent les chercheurs.

Une semaine “hyperactive”

Néanmoins, alerte Bogdan Chojnicki, climatologue à l’Université des sciences de la vie de Poznan, en Pologne, et coauteur de l’étude :

Le constat est sans appel. Si nous continuons à remplir l’atmosphère d’émissions issues des combustibles fossiles, la situation ne fera qu’empirer.”

“Le WWA a qualifié la semaine qui a suivi la tempête Boris d’‘hyperactive’”, précise le Guardian. Durant cette période, douze événements météorologiques intenses survenus dans le monde ont présenté des critères tels que le WWA a dû déclencher des analyses – “un record en l’espace d’une semaine depuis la création de cette organisation [en 2015] ”, fait remarquer le quotidien.

L’étude sur les précipitations extrêmes en Europe centrale n’a pas tenté de déterminer dans quelle mesure les dégâts matériels et humains avaient été accrus par le changement climatique, mais les chercheurs ont indiqué que même des augmentations mineures des précipitations amplifiaient les dégâts de manière disproportionnée.

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