Témoignages, suite judiciaire... : ce qu'il faut savoir sur l'affaire Auradou-Jégou

Ils vont pouvoir rentrer en France. Les deux rugbymen français du XV de France Hugo Auradou et Oscar Jegou sont attendus en France ce mercredi soir. La justice de la province de Mendoza les a autorisés à quitter le territoire argentin mardi 3 septembre, même s’ils restent poursuivis par la justice, rapporte le journal Le Monde et l’AFP.

Les deux jeunes hommes âgés de 21 ans sont accusés de viol aggravé en réunion sur une jeune femme argentine de 39 ans, Soledad. Les faits se seraient déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet, dans une chambre d’hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de gagner son premier match de sa tournée en Amérique du Sud contre les Pumas (28-13).

Témoignage exclusif

La jeune femme, hospitalisée pour tentative de suicide, s’est confiée en exclusivité auprès d’Envoyé spécial. Elle explique avoir rencontré le joueur Hugo Auradou alors qu’elle passait la soirée avec des amis en discothèque. "Je voulais qu’on continue de boire car on avait déjà pas mal bu. Quand je suis rentrée dans la chambre, j’ai vu qu’il n’y avait pas d’alcool. Je suis allée dans la salle de bain et je lui ai demandé : ‘s’il te plaît, laisse-moi rentrer chez moi’, parce qu’il était tard. Avec la tête, il m’a dit ‘non non non’", livre-t-elle, avant de poursuivre : "Il m’a attrapé le cou. Il m’a mise sur le lit. Il m’a déshabillée comme une brute. Et il m’a tirée hors du lit alors que j’étais nue et m’a soulevée par le cou à tel point que je n’avais plus d’oxygène".

La plaignante l'aurait ensuite giflé. Ce qui aurait incité le joueur à continuer avant que le deuxième rugbyman, OscarJegou, n’entre dans la chambre et abuse d’elle.

Demande de non-lieu

Les deux joueurs, selon lesquels la relation était consentie, contestent sa version des faits. "C’est un film d’horreur qui n’aurait jamais dû exister. Cela n’aurait jamais dû arriver, aucune plainte n’aurait dû être déposée", a déclaré leur avocat, Me Cuneo Libarona, à l’aéroport.

Dans son témoignage, la plaignante conclut, photos à l'appui : "Tout le monde me demande aujourd’hui : 'La porte était ouverte, pourquoi tu n’es pas sortie ? Je ne pouvais pas sortir, parce qu’Hugo restait toujours autour de moi. J’ai préféré me laisser faire après tous les coups que j’avais reçu : Ils m’ont brutalisée et considérée comme un morceau de viande".

Soledad souffre de la maladie de Willebrand, un trouble de la coagulation, qui peut prédisposer aux ecchymoses ou saignements, argumente de son côté la défense. Les avocats des deux joueurs ont déposé la semaine dernière une demande de non-lieu. La date d’audience n’a pas encore été fixée. La plaignante, "dans un état émotionnel bouleversé" et suivant un "traitement intensif", n’a pas pu se présenter aux audiences.