TEMOIGNAGE. "Il fallait rester, il fallait faire des photos", clame le photographe syrien blessé à Paris
Son visage bandé et ensanglanté a fait le tour des réseaux sociaux. Ameer al-Halbi, photographe syrien de 24 ans installé en France depuis trois ans et demi, connu et primé pour sa couverture de la guerre à Alep, a été blessé par un policier lors de la marche des libertés à Paris, samedi 28 novembre. Il a reçu un coup de matraque en pleine tête, a eu le nez cassé et l'arcade sourcilière ouverte. Le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à l'IGPN ce lundi en "recherche des causes des blessures". Au-delà de la douleur physique, le reporter syrien est encore sous le choc.
"C'est important de montrer la vérité"
Il peine à trouver le sommeil, à respirer aussi. Ameer al-Halbi baisse son masque pour montrer son pansement sur son nez suturé, ses yeux bleus au beurre noir et il se rappelle : il était en train de prendre une photo d'un manifestant au sol quand tout a dégénéré. "J'étais avec quelques photographes, contre un mur. On a pris nos distances entre les manifestants et les policiers. Quand j'ai vu les policiers courir derrière les manifestants, je n'ai pas trop réfléchi. Fallait-il courir comme tout le monde ou continuer à faire des photos ? Je suis photojournaliste, il fallait rester, il fallait faire des photos."
Ensuite, les souvenirs du photographe sont flous. Il tombe, se relève, court jusqu'au bout de la rue. Un (...)