Telegram accepte de coopérer avec la justice, un “revirement considérable”

L’application de messagerie Telegram va transmettre aux autorités qui en feront la demande “les adresses IP [qui permettent d’identifier un ordinateur connecté au réseau] et les numéros de téléphone de ses utilisateurs”, rapporte la BBC. Cette modification des conditions générales d’utilisation “devrait décourager les criminels”, défend son PDG, Pavel Dourov, dans un message publié lundi 23 septembre sur l’application.

Il s’en explique en ces termes :

“Si 99,999 % des utilisateurs de Telegram n’ont rien à voir avec la criminalité, les 0,001 % impliqués dans des activités illicites donnent une mauvaise image de l’ensemble de la plateforme, mettant en péril les intérêts de notre quasi-milliard d’utilisateurs.”

L’annonce est un “revirement considérable” de la part du PDG russe, estime la chaîne publique britannique. Jusqu’à son arrestation à Paris, le 24 août, Pavel Dourov revendiquait le fait que sa plateforme ne livre aucune information à quelque autorité que ce soit, sauf dans les affaires de terrorisme.

C’est un “changement majeur de la politique de Telegram en matière de transmission de données aux forces de l’ordre”, confirme 404 Media, qui y voit la “suite de l’arrestation par les autorités françaises de Pavel Dourov”, déjà liée “en partie au refus de Telegram de fournir des données sur requête judiciaire”.

Le réseau du crime

L’application de messagerie est “devenue le haut lieu de toutes sortes d’activités criminelles”, rappelle le média américain spécialisé : “On y trouve des trafiquants de drogue, des pirates informatiques qui commettent également des actes de violence physique, des réseaux d’escroquerie et autres.” Telegram s’est forgé “la réputation de ne pas collaborer avec les autorités, même lorsqu’on lui présente une injonction légale valide”.

C’est précisément pour cette opacité que, le 24 août, le patron de Telegram avait été interpellé par les autorités françaises à sa descente d’avion à Paris. Après quatre journées de garde à vue et le paiement d’une caution de 5 millions d’euros, Pavel Dourov a été mis en examen, avec interdiction de quitter le territoire. Il doit pointer au commissariat deux fois par semaine.

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