Tchad: le président Mahamat Idriss Déby convoque un congrès du MPS
Au Tchad, le MPS – le parti de l’ex-président tchadien Idriss Déby et aujourd’hui principal soutien de son fils et successeur Mahamat Idriss Déby – sera réuni en congrès le 29 janvier. Après sa large victoire aux élections législatives du 29 décembre, victoire contestée par l'opposition dont une partie avait boycotté le scrutin, le Mouvement Patriotique du Salut souhaite s’atteler à la « refondation du Tchad ».
Avec notre correspondant à Ndjamena, Victor Mauriat
Le fait que le Congrès ait été convoqué par le président d’honneur du parti – le chef de l'État, Mahamat Idriss Déby – pose problème, selon l’opposition.
« Où va-t-on ? », c’est ainsi que se conclut un texte de l’ancien Premier ministre et président du RDNT-Le Réveil, Albert Pahimi Padacké, publié sur Facebook. Celui dont le parti est arrivé deuxième aux élections législatives avec 11 députés — loin derrière les 124 du MPS – dénonce une violation de la Constitution par le président de la République. Il cite l’article 77 du texte adopté en décembre 2023 où il est écrit que les fonctions de président de la République sont « incompatibles avec toute activité au sein d’un parti ou regroupement de partis politiques ».
En convoquant le congrès du MPS dont il est président d’honneur, le président fait peser une « grave menace pour le pluralisme politique et pour tous les Tchadiens qui ne sont pas militants du MPS », explique Albert Pahimi Padacké. L’analyse est partagée par Max Kemkoye qui accuse Mahamat Idriss Déby de confondre gestion de l’État et animation de parti.