Taxer les sociétés d’autoroute n’aura « aucun impact » sur les péages, assure Clément Beaune

Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, est favorable à une taxation supplémentaire des sociétés d’autoroute.
Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, est favorable à une taxation supplémentaire des sociétés d’autoroute.

TRANSPORTS - Rassurer avant la levée de boucliers. Une éventuelle taxe supplémentaire sur les concessionnaires d’autoroutes, qui pourrait être présentée dans le cadre du budget 2024, n’aura « aucun impact » sur les péages, a assuré ce lundi 21 août le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune.

« Il y a une discussion sur la taxation des sociétés d’autoroute », a expliqué sur franceinfo le ministre, qui s’était par le passé dit favorable à une telle mesure.

« On a besoin d’investir massivement dans la transition écologique. Une des sources de financement est de demander aux modes de transport les plus polluants, les plus carbonés comme la route ou l’avion, de financer l’investissement dans le train pour que les prix soient modérés », a-t-il justifié.

Cependant, « les péages sont prévus par des contrats de long terme » entre les sociétés et l’État et « s’il y a une taxe, ça n’a aucun impact sur les péages » et permettra de « préserver le pouvoir d’achat » des automobilistes, a-t-il assuré.

Vers une taxe supplémentaire pour les avions

« Ce n’est pas une bonne intention ou une déclaration en l’air, c’est juridiquement prévu comme ça », a-t-il souligné, ajoutant que « chaque année, il y a une discussion indépendante de tout cela sur le niveau (de prix) des péages ». Mais il insiste, « les contrats ne permettent pas aux sociétés d’autoroute de dire un beau matin “j’augmente les péages comme ça car j’estime que je paie trop de taxes” ».

Cette mesure devrait figurer dans le budget 2024, présenté fin septembre, et qui sera « consacré à la réduction de la dette et du déficit, à une politique d’emploi et de croissance et à la transition écologique », selon le ministre.

Clément Beaune a également confirmé des « discussions » similaires concernant une taxe supplémentaire des billets d’avion. Le ministre s’est dit « favorable » à l’idée de renforcer l’actuelle « éco contribution » sur les vols, et ce « pas pour le principe de faire payer plus mais pour financer des investissements dans la transition écologique ».

« L’idée c’est évidemment que ces taxations soient différenciées en fonction du pouvoir d’achat des passagers et en fonction de la distance et donc de l’impact écologique », a ajouté le ministre, évoquant « un grand vol international en première classe » d’un côté et « un petit vol qu’on fait une fois par an pour les vacances pour aller voir la famille pas trop loin » de l’autre.

Le « coût environnemental » du billet

« Il faut que le billet d’avion soit parfois un peu plus cher pour refléter son coût environnemental », a expliqué Clément Beaune. « Pas pour dégrader le pouvoir d’achat, mais pour financier l’investissement notamment dans le ferroviaire et permettre des billets de train moins chers. »

Interrogé sur l’opportunité de taxer davantage les billets d’avion ou les sociétés d’autoroute, le coprésident du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) Frédéric Coirier a appelé le gouvernement à éviter tout « raisonnement isolé ».

« C’est un sujet sur lequel il ne faut pas raisonner uniquement à l’échelle française, mais à l’échelle européenne », a-t-il estimé sur BFM Business.

« Si l’ensemble du continent met en place ce type de fiscalité, ça n’aura pas d’impact » pour « les entreprises françaises au regard de leurs concurrents », a-t-il encore argumenté, insistant sur la nécessité de préserver la compétitivité des sociétés françaises.

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