Taxer la rente plutôt que le risque : ce principe oublié de la Macronie
Une proposition de loi émanant du groupe socialiste visant à réorienter la taxation des héritages vers les plus hauts patrimoines a été discutée jeudi soir à l’Assemblée. Mais le gouvernement et le groupe LREM s'y sont opposés. Étrange, car Emmanuel Macron lorsqu'il était candidat, a toujours mis en avant sa préférence pour la taxation de la rente par rapport au risque.
Voilà une proposition de loi de l’opposition qui aurait pu plaire au groupe majoritaire LREM à l’Assemblée nationale : réformer la fiscalité des transmissions afin de faire contribuer davantage les hauts patrimoines à l’effort national. Comprendre : taxer les rentes des plus aisés. C’était raccord avec ce que déclarait Emmanuel Macron à la revue Risques en mars 2016 : " Je pense que la fiscalité du capital actuelle n’est pas optimale : si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer par exemple la taxation sur la succession aux impôts de type ISF. " Les poids lourds de la majorité avaient même fait monter la sauce depuis 2018 : Christophe Castaner avait appelé à un débat " sans tabou " sur le sujet, et Stanislas Guerini a évoqué l’idée de rendre l’impôt sur l’héritage " plus juste " dans sa contribution au grand débat national.Hélas, ce ne fut " qu’un bref élan ", a fustigé la députée PS du Puy-de-Dôme Christine Pirès Beaune, qui portait la proposition de loi en séance publique jeudi soir à l’Assemblée. Non votée, faute de temps comme le veut l’impitoyable...
A lire aussi
Les bébés Macron veulent taxer les gros héritages
"Un pull à 20 euros, c’est ce que je mange en une semaine" : ce que coûte le Covid aux Français
La "taxe Briand" : mieux taxer les "gagnants" du confinement pour financer le plan de relance