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"Une taxe anti-Zemmour": un député propose de sanctionner les médias qui diffusent les propos condamnés de l'ex-polémiste

"Une taxe anti-Zemmour": un député propose de sanctionner les médias qui diffusent les propos condamnés de l'ex-polémiste

Benjamin Lucas souhaite augmenter drastiquement la taxe sur les éditeurs et distributeurs de télévision diffusant des propos condamnables pour des délits comme l'incitation à la haine ou la complicité d'injure raciale.

"Une taxe anti-Zemmour". L'idée a été proposé sous la forme d'un amendement par le député écologiste Benjamin Lucas en commission des Finances ce jeudi dans le cadre de l'examen du budget 2023. L'objectif du député des Yvelines: "Passer de 5,5 à 90% la taxe sur les distributeurs et éditeurs de service de télévision (TST) pour la diffusion de propos faisant l'objet d'une condamnation pour incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination, complicité d'injure raciale et de provocation à la haine", explique-t-il à BFMTV.com.

Dans le viseur de Benjamin Lucas: "le système Bolloré qui veut faire du fric avec l'extrême droite". Et son "incarnation", selon lui: Éric Zemmour. L'ancien polémiste a été condamné en 2011 pour provocation à la discrimination raciale et en 2018 pour provocation à la haine raciale pour des propos tenus sur la chaîne d'informations CNews.

Pour Benjamin Lucas, l'extrême droite "profite du fait que les paroles de haine et de racisme soient devenus une opinion comme une autre qui peut s'exprimer à la télévision". Or, le "racisme n'est pas une opinion, mais un délit", insiste-t-il.

"Prise de conscience républicaine"

Ce jeudi, le Rassemblement national, anciennement Front national, fêtait ses 50 ans. En commission, Benjamin Lucas en a profité pour leur souhaiter un "bon anniversaire" au moment de présenter son amendement.

"Avec Jean-Marie Le Pen, ils ont quelques exemples de diffusions médiatiques de propos qui tombent sous le coup de la loi", glisse-t-il à BFMTV.com, non sans ironie.

Son amendement a finalement été rejeté, mais l'ancien président du mouvement des jeunes socialistes compte de nouveau le présenter en séance publique lors de l'examen du budget à l'Assemblée nationale. Celui-ci débutera le 10 octobre.

Conscient que les seules voix de la Nupes ne suffiront pas, Benjamin Lucas espère une "prise de conscience républicaine sur le fait qu'on ne peut pas laisser des idéologies fascistes et racistes s'exprimer comme les autres". "Emmanuel Macron a été élu grâce au barrage républicain. Désormais, il faut s'en montrer digne", explique-t-il à l'adresse de ses homologues de Renaissance, le nouveau parti présidentiel. Mais son amendement n'a de nouveau quasiment aucune chance de passer.

En tout cas, la séquence n'a pas échappé à Eric Zemmour. "Des taxes, du déni, de la censure… Toute la gauche en une mesure !", a-t-il réagi sur Twitter.

Article original publié sur BFMTV.com

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