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Taxé de pédophilie et d'islamophobie en Turquie, "Mignonnes" n'y sera pas diffusé sur Netflix

Le film Mignonnes - Netflix
Le film Mignonnes - Netflix

Déjà sorti au cinéma en France, mais disponible à partir du 9 septembre dans le reste du monde sur Netflix, Mignonnes de Maïmouna Doucouré est interdit de diffusion sur la plateforme de streaming en Turquie, a annoncé le Conseil supérieur de l’audiovisuel du pays le 3 septembre dernier.

Le film, qui dresse le portrait d'une petite Parisienne de onze ans, tiraillée entre les règles d'une famille sénégalaise polygame et la tyrannie des réseaux sociaux, a été accusé de pédophilie et d'islamophobie par la presse turque, raconte Courrier international.

Le ministère de la Famille et des Affaires sociales turc a donc saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel, arguant que le film risque "d'exposer les enfants à des abus et de compromettre leur développement psychologique". Netflix n'a pas encore réagi à la décision turque, mais s'est déjà plié par le passé aux exigences du pays.

Le géant du streaming Netlix a en effet annulé en juillet dernier la production d'une série en Turquie intitulée If Only, qui mettait en scène un personnage gay. La scénariste du programme, Ece Yörenc, a indiqué que le tournage n'avait pas obtenu l'autorisation du gouvernement. Un épisode de Designated Survivor mettant en scène un président turc en antagoniste a aussi été retiré de la plateforme du pays.

Polémique aux Etats-Unis

Mignonnes, film primé à Sundance et Berlin, a fait polémique aux Etats-Unis à cause du visuel utilisé par Netflix pour en faire la promotion sur sa plateforme. L'affiche du géant du streaming montrait les protagonistes du film, des pré-adolescentes, en tenues moulantes et dans des poses suggestives. Le visuel, qui va à l'encontre du message du film, qui dénonce justement l'hypersexualisation des enfants, a valu à Netflix d'être accusé de pédophilie.

Mignonnes a été défendu par des stars, dont Tessa Thompson (Men in Black: International). Netflix a depuis présenté ses excuses: "Nous sommes profondément désolés pour le visuel inapproprié que nous avons utilisé pour Mignonnes", avait fait savoir la plateforme sur les réseaux sociaux: "Ce n'était ni bien, ni représentatif de ce film français récompensé au festival de Sundance. Nous avons modifié l'affiche et la description" de l'œuvre. La réalisatrice dit avoir également reçu des menaces de mort depuis le début de la polémique aux Etats-Unis.

Article original publié sur BFMTV.com