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«Si les taux remontent, il va y avoir du ketchup sur les murs des salles de marché !»

Sept ans après la crise des subprimes, l’Europe n’est toujours pas à l’abri d’un krach financier. La régulation du secteur bancaire qu’avait appelée de ses vœux le candidat François Hollande au Bourget est en panne, selon Christophe Nijdam de Finance Watch, groupe d’experts indépendants. Et les petits déposants pas vraiment plus protégés.

L’ex-banquier et ancien analyste, peu soupçonnable de penchants «socialo-marxistes», Christophe Nijdam a acquis la conviction que brider le libéralisme effréné des marchés est indispensable pour «remettre la finance au service de l’économie réelle». Alors que les risques d’une nouvelle déflagration augmentent, un vent contraire semble souffler sur l’Union. Christophe Nijdam est le tout nouveau secrétaire général de Finance Watch, centre d’experts indépendants créé suite à l’appel de 22 députés européens démunis face à la puissance du lobby bancaire et à complexité des dossiers financiers.

Fin mai, à Carcassonne, le président Hollande s’est réjoui d’avoir emporté des batailles contre cette finance dont il avait fait son «adversaire» lors du discours du Bourget. Partagez-vous cet enthousiasme ?

Pas vraiment. L’opinion vit dans une illusion soigneusement entretenue par les gouvernements. Grosso modo, on nous fait croire que la finance est sous contrôle, que la régulation a été achevée. Qu’il s’agit désormais de laisser les banques tranquilles pour qu’elles puissent financer la croissance et les créations d’emplois. Cette vision, nous ne la partageons pas. La crise des subprimes, comme celle des dettes publiques européennes, n’a pas été la résultante de la régulation mais au contraire de son insuffisance. Or, contrairement au discours dominant, la régulation de la finance et des banques reste incomplète. Pis : aujourd’hui, on parle de défaire le peu qui a été fait. On oublie que la croissance est d’abord le fruit de la stabilité financière. Or, cette stabilité est particulièrement fragile aujourd’hui. Baisser la garde serait (...)

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