"Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé": Didier Migaud répond à Bruno Retailleau
Didier Migaud, le nouveau garde des Sceaux, a répondu ce mardi 24 septembre au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Il écarte l'idée d'un certain laxisme dans l'institution judiciaire.
De la friture sur la ligne entre deux ministères? "Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé", a déclaré ce mardi 24 septembre le nouveau garde des Sceaux Didier Migaud en réponse au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui a dénoncé un "droit à l'inexécution des peines" en France.
"Il faudra que je puisse contribuer à l'information de mon collègue et qu'on puisse avoir des échanges à ce sujet, des échanges constructifs", a poursuivi Didier Migaud lors d'une visite à la prison de la Santé à Paris.
Selon des chiffres de la Chancellerie, le taux de mise à exécution des peines d'emprisonnement ferme a atteint 95% en 2023.
Il répondait au nouvel occupant de la place Beauvau, tenant d'une droite dure, qui a appelé dès son entrée en fonctions à revoir "un certain nombre de cadres pour changer une politique pénale qui (...) a laissé s'installer (un) droit à l'inexécution des peines".
"Effectivement, nous pouvons avoir des points de départ différents et puis des points d'arrivée qui, je l'espère, se rapprocheront", a estimé Didier Migaud, ancien député socialiste, qui doit rencontrer son collègue du gouvernement "dans les prochains jours".
"Le laxisme de la justice n'existe pas"
Le nouveau garde des Sceaux a par ailleurs battu en brèche l'idée selon laquelle la justice serait trop clémente.
"Il faut de l'autorité. Il faut de la fermeté. Il faut bien évidemment des sanctions. Mais je crois que le laxisme de la justice n'existe pas. Il faut en convaincre celles et ceux qui le pensent", a-t-il ajouté devant des journalistes.
"C'est en dialoguant, en faisant confiance, en essayant de provoquer justement les possibilités d'avancer ensemble que nous pourrons apporter les meilleures réponses possibles", a-t-il insisté.
Il s'est dit "conscient que le citoyen, justement, peut penser que les sanctions sont insuffisantes". "Mais nous sommes dans un État de droit. Il y a des règles qui existent. On doit les respecter. Il y a des procédures qui doivent être respectées", a-t-il observé.