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Le taux de chômage stable, signes d'amélioration

Le taux de chômage calculé selon les normes du Bureau international du travail est resté stable au troisième trimestre en France métropolitaine pour s'établir à 8,8% de la population active, tandis que le taux d'emploi a atteint son plus haut niveau depuis le début des années 80. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

PARIS (Reuters) - Le taux de chômage calculé selon les normes du Bureau international du travail (BIT) est resté stable au troisième trimestre en France métropolitaine pour s'établir à 8,8% de la population active, tandis que le taux d'emploi a atteint son plus haut niveau depuis le début des années 80, selon les données publiées mardi par l'Insee.

En incluant les départements d'Outre-mer (hors Mayotte), le taux de chômage est également inchangé, à 9,1%, une évolution moins favorable que prévu.

Dans ses dernières prévisions publiées début octobre, l'Insee escomptait que le dynamisme de l'emploi permette au taux de chômage de poursuivre sur sa tendance baissière au deuxième semestre au même rythme que celui observé depuis le début de l'année, avec une baisse de 0,1 point par trimestre.

L'institut statistique tablait sur un taux de chômage pour l'ensemble de la France (Dom inclus, hors Mayotte) passant à 9,0% fin septembre avant de revenir à 8,9% fin décembre.

Par rapport à sa première estimation diffusée en août, l'Insee a revu en hausse de 0,1 point le taux de chômage du deuxième trimestre en France métropolitaine, à 8,8% contre 8,7% annoncé précédemment.

Sur un an, le taux de chômage reflue de 0,5 point en France métropolitaine et affiche un recul de même ampleur pour la France entière.

"On doit poursuivre notre effort, poursuivre notre effort de formation, poursuivre notre effort pour soutenir l'industrie", a estimé le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire mardi sur franceinfo.

TAUX D'EMPLOI AU PLUS HAUT DEPUIS LES ANNÉES 80

Parallèlement à cette stabilité du taux de chômage, un certain nombre d'indicateurs reflètent une amélioration de la situation: le chômage de longue durée baisse légèrement, le taux d'emploi des jeunes augmente franchement, tandis que la proportion d'emplois à temps complet progresse et que la part du sous-emploi diminue.

Parmi les chômeurs, le nombre de personnes déclarant rechercher un emploi depuis au moins un an s'élève à 1,0 million au troisième trimestre, observe l'Insee. Le taux de chômage de longue durée en France métropolitaine s'établit ainsi à 3,4% de la population active, soit 0,2 point de moins sur le trimestre et 0,8 point de moins sur un an.

A ce niveau, il touche un plus bas depuis le printemps 2010, alors qu'il s'était maintenu entre début 2014 et le troisième trimestre 2017 à des plus hauts depuis le début de cette série statistique en 2003, entre 4,2% et 4,3%.

Même si les créations d'emploi ont ralenti cette année avec le "trou d'air" de la croissance au premier semestre, le taux d'emploi a atteint un plus haut depuis le début des années 80, progressant de 0,1 point pour s'établir à 65,9%, avec en particulier une progression de 0,5 point du taux d'emploi des jeunes.

Autres signes encourageants: le taux d'emploi à temps complet progresse, à 54,1%, celui a temps partiel recule, à 11,7%, le taux d'emploi en contrat à durée indéterminée augmente, à 49,4% et celui en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim recule légèrement, à 7,7%.

Dans le détail, en se fondant sur les critères du BIT, ce qui permet les comparaisons internationales, le nombre de chômeurs s'élevait à 2,6 millions en France métropolitaine en moyenne au troisième trimestre, soit 22.000 personnes de plus qu'au trimestre précédent.

A titre de comparaison, le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité (catégorie A) inscrits à Pôle emploi atteignait 3,457 millions à fin septembre.

Au troisième trimestre, le taux de chômage en France métropolitaine a progressé de 0,4 point chez les jeunes, est resté stable chez les 25-49 ans et a diminué de 0,2 point chez les 50 ans et plus.

L'Insee a par ailleurs recensé 1,5 million de personnes souhaitant un emploi sans être considérées comme des chômeurs par le BIT, parce qu'elles ne sont pas disponibles dans l'immédiat ou qu'elles ne cherchent pas activement.

Cette population, qualifiée de "halo du chômage", est restée quasiment inchangée par rapport au deuxième trimestre, avec 8.000 personnes supplémentaires, et a progressé de 48.000 sur un an.

(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)