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Tati, c’est fini…

Le magasin Tati, une institution du 18e arrondissement de Paris.
Le magasin Tati, une institution du 18e arrondissement de Paris.

C?est une page qui se tourne. Après sept décennies d?existence, le magasin historique Tati, institution trônant à l?angle des boulevards parisiens Barbès et Rochechouart, réputé pour ses prix modiques, s?apprête à baisser le rideau, définitivement. Ultime point de vente de la marque, l?immeuble aux lettres bleues lumineuses fut aussi le premier magasin de l?enseigne, fondée en 1948. Sa fermeture signe la fin d?une saga.

Initiée par Jules Ouaki, sellier juif d?origine tunisienne né en 1915 et établi en France après la Seconde Guerre mondiale, l?histoire débute rue Belhomme, à deux pas du Tati de Barbès. Ancien sous-marinier de la France libre, Ouaki y ouvre un magasin de linge de maison, qu?il renomme en hommage à sa grand-mère Esther, surnommée « Tita », avant d?investir son emplacement actuel, bien plus vaste, face au métro aérien.

« Certaines clientes se battaient »

Pionnier, il mise sur une présentation façon « bazar » débordant sur le trottoir adjacent, qui rappelle les souks et détonne au c?ur de Paris. Ayant pour ambition de créer « les Galeries Lafayette du pauvre », son modèle économique repose sur l?achat en gros venu d?Asie et le rachat d?invendus du quartier du Sentier pour des sommes dérisoires et révolutionne le marché textile d?alors.

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