Dans le Tarn, les agriculteurs intervertissent les panneaux, après les avoir retournés en 2023

Un an après l’apparition de panneaux retournés dans ce même département, l’initiative évolue, mais conserve son ambition d’alerter sur le mal-être de la profession.

FRANCE - Comme un air de déjà-vu. Fin 2023, quelques semaines avant l’explosion de colère du monde agricole aux quatre coins de la France, des agriculteurs du Sud-ouest particulièrement remontés avaient eu l’idée d’exprimer leur ras-le-bol et leur fatigue en retournant les panneaux de signalisation indiquant les entrées et sorties de communes.

Blocages des agriculteurs : les signes avant-coureurs de la gronde agricole que le gouvernement a négligés

D’abord perçu comme une farce, le phénomène avait été largement relayé par la presse régionale puis nationale, servant alors de signe avant-coureur du futur bras fer entre les agriculteurs et le gouvernement en janvier 2024.

Un an plus tard, des agriculteurs du Tarn semblent vouloir réitérer la pratique symbolisant l’expression « on marche sur la tête », mais surtout le mal-être de toute la profession agricole.

Comme le rapporte Le Parisien ce vendredi 20 septembre, Christophe Rieunau, co-secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles a souhaité relancer l’initiative dans le département du Tarn, avec une nouvelle subtilité : cette fois, les panneaux ne sont plus seulement inversés mais intervertis d’une ville à l’autre.

Le journal évoque les cas d’Albi ou Mazamet, dont les panneaux d’entrée affichent désormais Castres ou Carmaux. De quoi légèrement perturber les automobilistes lors de leur arrivée dans ces communes.

Derrière cette initiative se cachent pourtant de vrais messages. Christophe Rieunau affirme d’ailleurs en avoir deux à faire passer, à un moment où le monde politique semble avoir une multitude d’autres problèmes à gérer, à commencer par la composition d’un gouvernement. Composition où le futur ministre de l’Agriculture sera forcément surveillé de très près.

« Le premier est de dire aux responsables de ne pas se tromper d’endroit pour la distribution de vaccins et d’aides financières pour lutter contre la FCO (la fièvre ovine) et la MHE (la maladie hémorragique des ruminants) », met d’abord en lumière le vice-président de la chambre d’agriculture du Tarn, inquiet des maladies qui continuent de décimer les élevages du département. « Le Tarn est le département où le nombre de cas augmente le plus en France », affirme-t-il.

Plus largement, il souhaite provoquer un nouvel électrochoc après celui de l’hiver dernier, estimant que le monde agricole « a complètement perdu la boussole ». « On ne comprend pas quelle est la ligne pour l’évolution de la politique agricole, sachant que le gouvernement risque d’avoir des difficultés à agir. On ne veut plus être seuls sur un chemin dont on ne connaît pas la destination finale », averti également Christophe Rieunau.

Auprès du journal, il confie avoir été contacté par des agriculteurs d’autres départements, pouvant laisser présager d’une extension du phénomène dans les prochaines semaines.

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