En Tanzanie, l’arrestation de deux chefs de l’opposition inquiète
Le président du parti d’opposition tanzanien Chadema (Parti pour la démocratie et le progrès), Freeman Mbowe, a été interpellé par la police lundi 23 septembre alors qu’il s’adressait à plusieurs médias à Magomeni, dans la banlieue de Dar Es-Salaam, rapporte le quotidien The Citizen. Dans un autre article, le journal tanzanien indique que le numéro deux du parti, Tundu Lissu, a lui aussi été interpellé à son domicile dans la plus grande ville du pays.
MBOWE ARRESTED
National Chairman of the opposition party Chadema, Mr Freeman Mbowe, was arrested today in the Magomeni area of Dar es Salaam while speaking to journalists.
Mbowe had just arrived in a small vehicle and began addressing the media when police intervened to arrest… pic.twitter.com/8VxvDV5qZM— TheCitizen Tanzania (@TheCitizenTz) September 23, 2024
“L’arrestation [de Freeman Mbowe] est intervenue après qu’il a annoncé la tenue de manifestations pour condamner une série d’enlèvements et de meurtres, notamment celui d’Ali Kibao, un membre de son parti”, contextualise le journal tanzanien. Ce militant de Chadema avait été enlevé le vendredi 6 septembre par deux hommes armés. Sa dépouille avait été retrouvée le lendemain présentant des traces de coups et de projections d’acide. Un drame qui avait conduit Freeman Mbowe à multiplier les prises de parole pour dénoncer la multiplication des disparitions dans le pays.
La police, par l’intermédiaire de son porte-parole, David Misime, avait au préalable déclaré illégales les manifestations prévues par Chadema.
Importante présence policière
Dans une “stratégie de prévention”, toujours selon The Citizen, les forces de sécurité se sont déployées dans toute la ville de Dar es-Salaam dans la même journée.
“Cette présence accrue des forces de l’ordre a poussé les habitants à redoubler de prudence, y compris parmi ceux qui n’avaient pas l’intention de participer aux manifestations.”
La BBC ajoute, sur son site, que “la semaine dernière, la présidente, Samia Suluhu Hassan, avait mis en garde contre la tenue de toute manifestation et fait savoir que son administration ne tolérerait aucune action qui mettrait en danger la loi et l’ordre”.
Quant au motif de l’interpellation des deux hommes politiques, The Citizen écrit : “Nous cherchons toujours à obtenir une déclaration officielle des forces de police concernant cette arrestation.”
“Les critiques craignent que ces arrestations ne soient le signe d’un retour à un régime plus répressif, à l’instar de celui de l’ancien président John Magufuli”, analyse sur son site la BBC. Le premier mandat de celui qui était surnommé “le bulldozer, mort en 2021, avait été marqué par un net recul des libertés, caractérisé par des pressions croissantes exercées sur la presse et l’opposition.
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