Tampon, cup, serviette : pendant les règles, y a-t-il une protection hygiénique meilleure que les autres pour la santé ?

Tampons, coupes menstruelles ("cup") ou serviettes hygiéniques, les protections hygiéniques ont-elles un impact sur le microbiote et l'immunité du vagin ? La seule étude à se pencher sur la question est montpelliéraine. Sciences et Avenir s'appuie sur deux experts pour la commenter.

"J'ai tous les jours en consultation des patientes qui me demandent quelles protections hygiéniques il faut utiliser." Mais à cette question, le Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue et andrologue à l'Institut Alfred Fournier (Paris), ne peut pas apporter de réponse. Et pour cause, les seuls travaux scientifiques à s'être penchés sur le sujet sont montpelliérains et viennent juste de paraître dans la revue Molecular Ecology. Mais même eux sont à prendre avec précaution. "L'étude porte initialement sur les primo-infections au papillomavirus, et nous en avons profité pour faire une analyse en fonction des protections hygiéniques", explique le chercheur Nicolas Tessandier, premier auteur de la publication. L'étude de base n'est donc pas pensée pour répondre à la question préoccupant les patientes du Dr Bohbot. Malgré tout et en attendant des travaux dédiés, plusieurs points intéressants méritent qu'on s'y arrête.

Un peu plus d'infections fongiques chez les utilisatrices de cup

Les chercheurs y comparent le microbiote et le système immunitaire vaginaux entre 138 utilisatrices de coupe menstruelle (ou "cup") ou de tampon. Indépendamment du fait qu'elles sont plus âgées et fument moins, les amatrices de cup sont également plus nombreuses que dans le groupe tampon à avoir déclaré avoir été diagnostiquées d'une mycose dans les trois derniers mois. Pourtant, le microbiote vaginal des sujets était similaire, ainsi que les quantités de 20 cytokines – ces molécules sécrétées par le système immunitaire.

Cet apparent surrisque d'infection fongique viendrait-il de la protection en elle-même ? Ou d'une variable non récoltée par l'étude ? La question reste ouverte et les biais de l'étude sont nombreux. "Il se peut par exemple que les femmes portant la cup aillent plus souvent voir un gynécologue et qu'elles se fassent donc plus souvent diagnostiquer leurs infections vaginales", suggère Nicolas Tessandier. Les profils socioculturels ou la consommation d'antibiotiques des participantes, [...]

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