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Les talibans se sont-ils enrichis grâce aux stades de la Coupe du monde 2022 ?

Les dirigeants présents au Qatar dans le cadre de discussions de paix au cours des années 2010 auraient investi dans les chantiers du mondial de football, selon des informations de “The Daily Telegraph”, à Londres.

“C’était un secret de polichinelle”, à Doha, lâche un ancien diplomate afghan auprès de The Daily Telegraph. Des responsables talibans auraient profité de leur présence au Qatar, à partir de 2013, pour investir sur les chantiers de la Coupe du monde de football, selon des informations du quotidien conservateur britannique. “Un contingent important de hauts dignitaires vivait dans le pays dans le cadre des discussions autour de la fin de la guerre en Afghanistan”, explique le journal londonien.

Pendant cette période, ils auraient reçu une indemnité des autorités qataries, avec l’aval des Nations unies et des États-Unis. Une partie de cet argent était ensuite investie dans l’achat d’engins de chantier qui étaient loués aux entreprises de BTP responsables de la construction des stades.”

Le journal de Londres explique avoir obtenu ces informations par la voix de deux sources talibanes, sur fond de dissensions politiques au sein du mouvement islamiste et de grave crise humanitaire depuis le retour des insurgés au pouvoir en août 2021.

“Ces personnes, qui nous ont contactés indépendamment l’une de l’autre, sont frustrées d’assister à la mise en place de mesures toujours plus conservatrices alors que leurs dirigeants vivaient dans le luxe au Qatar.”

Rien d’illégal mais…

D’après l’une des sources citées par le journaliste Joe Wallen, “cette combine était une poule aux œufs d’or, ils se sont fait des millions”. À l’en croire, “grâce à leur réseau, les talibans levaient aussi des fonds auprès d’Afghans installés dans d’autres pays arabes en leur promettant que l’argent serait investi dans les chantiers de la Coupe du monde”, qui se déroule dans l’Émirat jusqu’au 18 décembre prochain.

“Ces liens présumés avec les chantiers n’ont rien d’illégaux, concède The Daily Telegraph. Mais les révélations viennent poser de nouvelles questions à propos d’un événement déjà empêtré dans de nombreuses controverses” au sujet de l’écologie et des droits humains. Contactés par le quotidien britannique, les talibans réfutent “toute implication de l’Émirat islamique d’Afghanistan dans la location d’engins de chantiers” au Qatar. De son côté, Doha affirme “avoir accueilli la représentation talibane dans le cadre des conditions fixées avec les États-Unis et en accord avec le droit international”.

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