Takieddine, Bygmalion, financement libyen... Les affaires judiciaires dans lesquelles le nom de Sarkozy apparaît

Takieddine, Bygmalion, financement libyen... Les affaires judiciaires dans lesquelles le nom de Sarkozy apparaît

L'ancien président de la République dénonce un "harcèlement tous azimuts", la justice voit des indices graves et concordants. Nicolas Sarkozy vient d'être doublement mis en examen dans le cadre de l'enquête sur les rétractations de Ziad Takieddine.

Il est soupçonné, aux côtés d'autres personnes, d'avoir fait pression pour que l'homme d'affaires franco-libanais retire ses accusations à son encontre dans un autre dossier, celui du financement libyen de sa campagne présidentiel.

Alors que Nicolas Sarkozy doit déjà être jugé en novembre prochain, puis en 2025 dans d'autres affaires, les ennuis judiciaires ne semblent pas s'éloigner pour lui.

· Plusieurs condamnations déjà prononcées

Nicolas Sarkozy a déjà été condamné à deux reprises par la justice. Une première fois en septembre 2021 dans l'affaire Bygmalion, où il a été condamné à un an de prison ferme avant de faire appel. Il s'agit d'une affaire de fraude destinée à masquer près de 20 millions de dépenses engagées lors de la campagne présidentielle de 2012, qui ont fait que les plafonds autorisés étaient largement dépassés. Mais l'ancien président a aussi été condamné dans l'affaire dite "Paul Bismuth".

Le 1er mars 2021, il a écopé de trois ans de prison dont un an ferme, après avoir été reconnu coupable de corruption et trafic d'influence. Jugé en appel pour cette affaire impliquant son ami et avocat Thierry Herzog et un ancien haut magistrat Gilbert Azibert, l'ancien président de la République a confirmé cette condamnation en mai dernier.

Ce dossier pourrait toutefois revenir au tribunal. Il y a quelques jours, le Conseil constitutionnel a invalidé un article du code de procédure pénale, le jugeant contraire à la Constitution. Cet article avait été opposé à la défense de l'ancien président pour écarter les arguments de sa défense demandant l'annulation de la procédure. La Cour de cassation, saisie par Nicolas Sarkozy après sa condamnation en appel, devra tenir compte de cette nouvelle décision et pourrait ainsi ordonner un troisième procès dans cette affaire.

· Bygmalion, financement libyen... Des procès à l'agenda

Le rendez-vous le plus proche entre Nicolas Sarkozy et la justice aura lieu en novembre prochain. À partir du 8 novembre prochain, l'ancien président de la République sera jugé en appel pour l'affaire Bygmalion, à savoir le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012.

Contrairement aux 13 autres prévenus qui comparaîtront à ses côtés, Nicolas Sarkozy n'est pas visé pour le système de double facturation monté par les dirigeants de la société d'événementiel ayant permis de masquer une partie des dépenses de campagne.

En première instance, il avait été condamné à un an de prison ferme, la justice estimant que l'ex-président avait poursuivi l'organisation de meetings, malgré les avertissements du risque de dépassement du budget de campagne.

Nicolas Sarkozy a déjà une autre date à son agenda. Du 6 janvier au 10 avril 2025, son procès pour l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 aura lieu devant le tribunal correctionnel de Paris. Ce dossier est le point d'origine des éléments qui lui valent aujourd'hui une nouvelle mise en examen.

Dans ce dossier, l'ancien chef de l'Etat va notamment être jugé pour "association de malfaiteurs", "corruption passive", "financement illégal de campagne électorale" et "recel de détournement de fonds publics libyens". Après dix ans d'enquête, les magistrats instructeurs évoquent le "pacte" noué entre Nicolas Sarkozy et l'ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

· Un non-lieu rendu dans l'affaire Bettencourt

En 2013, Nicolas Sarkozy a bénéficié d'un non-lieu dans l'affaire Bettencourt. À l'époque, il était soupçonné d'abus de faiblesse sur l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, décédée en 2017. La justice a enquêté pendant de nombreuses années sur une possible ponction des liquidités de la vieille dame pour financer la campagne présidentielle de 2007, notamment par l'intermédiaire d'Eric Woerth - relaxé depuis. Aucune charge, aucun élément de preuve, n'avait été trouvé à l'encontre de Nicolas Sarkozy pour justifier un renvoi devant une juridiction.

· Quelle défense pour Nicolas Sarkozy?

Le nom de Nicolas Sarkozy a été placé sur une autre affaire judiciaire, à savoir l'affaire dite des sondages de l'Elysée, dont le procès a eu lieu à l'automne 2021. Il s'agit d'un dossier de favoritisme envers des instituts de sondage visant plusieurs proches de Nicolas Sarkozy quand celui-ci était à l'Elysée.

Dans ce dossier, Nicolas Sarkozy a été convoqué pour témoigner devant le tribunal correctionnel de Paris mais il a refusé de répondre aux questions, étant couvert par son immunité présidentielle, protégé par son immunité présidentielle. Ce dernier n'a ainsi pas été renvoyé devant la justice.

Par ailleurs dans l'ensemble des dossiers judiciaires, Nicolas Sarkozy a toujours nié les accusations portées à son encontre. "Je me bats, et je ne baisse pas la tête", disait-il avant sa convocation par les juges d'instruction dans le cadre du dossier de la rétractation de Ziad Takieddine. Il "est fermement décidé à faire valoir ses droits, établir la vérité et défendre son honneur", écrivent ses avocats Mes Jean-Michel Darrois et Christophe Ingrain juste après sa mise en examen dans cette dernière affaire en date.

"Ça fait maintenant 10 ans que je suis examiné sur toutes les coutures, je ne m'en suis jamais plaint, je ne me suis pas dérobé (...) Si on dit que je suis malhonnête, il faut le prouver", plaidait-il sur BFMTV en septembre dernier.

Article original publié sur BFMTV.com