Le takahé, oiseau que l’on croyait éteint, est finalement réintroduit en Nouvelle-Zélande
Depuis sa redécouverte en 1948, le takahé a fait l’objet d’un programme scientifique afin de sauver l’espèce et lui permettre de retourner à la vie sauvage.
OISEAUX - Et de deux. Une paire de takahés, Waitaa et Bendigo, a été réintroduite dans le sanctuaire néo-zélandais Zealandia Te Māra a Tāne ce lundi 28 août. Une première étape vers le retour à la vie sauvage pour cette espèce d’oiseau qui vit uniquement sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. L’existence de ces oiseaux remonte à l’ère préhistorique du Pléistocène, soit entre 2,58 millions d’années à 11 700 ans avant notre ère.
Considérés comme une espèce éteinte par la communauté scientifique en 1898, ces animaux ont finalement été redécouverts en 1948, mais en très petit nombre. L’espèce comptait 120 individus en 1981, et connaît maintenant une croissance d’environ 8% par an. On dénombre environ 500 spécimens aujourd’hui. Cette augmentation ne s’est pas faite naturellement mais résulte du travail de scientifiques qui ont incubé artificiellement les œufs pour les protéger des prédateurs.
Après la naissance des takahés, les scientifiques ont nourri et élevé les oisillons, déguisés d’un costume du même rouge que celui qui caractérise si bien le bec des takahés. Des précautions essentielles pour ne pas qu’ils accordent leur confiance à n’importe quel animal.
La fin d’un « très long cycle »
Les takahés ont en effet de nombreux prédateurs. « Le piégeage des hermines, des furets et des chats sauvages a réduit le nombre de prédateurs », a déclaré Deidre Vercoe, responsable des opérations de récupération du takahé, auprès du Guardian. « Continuer à les maintenir à un niveau bas est crucial. »
Un enjeu important, car « après des décennies de travail acharné pour augmenter la population de takahés, il faut maintenant se concentrer sur le développement de populations sauvages », ce qui n’est pas chose facile, a-t-elle ajouté.
Ce repeuplement est prévu sur les terres des Ngāi Tahu, l’une des principales tribus du Sud de la Nouvelle-Zélande. Les takahés étaient en effet des animaux chers aux indigènes, qui utilisaient leurs plumes dans la fabrication de leurs vêtements. La disparition des takahés correspond aussi avec la confiscation des terres de la tribu par le gouvernement de l’époque.
Voir les takahés relâchés sur ces territoires, c’est donc « incroyablement significatif pour moi quand je me souviens des sept générations de notre peuple qui se sont battues pour obtenir nos droits » explique Cassidy, membre d’une de ces tribus. Tout comme O’Reagan, qui conclut : « Cette semaine a mis un terme à un très long cycle. C’est la joie absolue. »
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