Tags au Mémorial de la Shoah: trois suspects sont désormais écroués en France

L'un des trois Bulgares soupçonnés d'avoir peint des "mains rouges" sur le Mémorial de la Shoah à Paris en mai a été remis à la France par la Croatie et incarcéré en août, a indiqué le parquet le 8 octobre 2024 (Antonin UTZ)
L'un des trois Bulgares soupçonnés d'avoir peint des "mains rouges" sur le Mémorial de la Shoah à Paris en mai a été remis à la France par la Croatie et incarcéré en août, a indiqué le parquet le 8 octobre 2024 (Antonin UTZ)

Deux Bulgares soupçonnés d'avoir peint des "mains rouges" sur le Mémorial de la Shoah à Paris en mai ont été remis à la justice en octobre, portant à trois le nombre de suspects écroués en France dans cette affaire, a appris l'AFP de source judiciaire jeudi.

Sollicitée par l'AFP, une source judiciaire a confirmé à l'AFP qu'un homme dénommé Georgi Filipov "a été remis le 18 octobre par les autorités bulgares, mis en examen et placé en détention provisoire".

Son avocat, Me Martin Vettes, a indiqué à l'AFP que cet homme né en juillet 1989 en Bulgarie "a fait une très courte déclaration au juge d'instruction pour présenter ses excuses sur ces faits qu'il ne nie pas avoir commis".

Le 22 octobre, comme l'a indiqué Le Parisien mercredi, Kiril Milushev "a été remis par les autorités bulgares, mis en examen et placé en détention provisoire" en France, selon une source judiciaire.

Me Camille di Tella, avocate de cet autre Bulgare dont le placement en détention provisoire a été confirmé par la cour d'appel de Paris, a elle évoqué "un dossier très sensible et très politique".

"Il s'agit de simples tags, certes pas n'importe où, mais de simples tags n'auraient jamais valu de la détention provisoire", a-t-elle ajouté.

En août, un troisième Bulgare, Nikolay Ivanov, avait été remis à la France par la Bulgarie et incarcéré, comme l'avait déjà indiqué l'AFP. Son avocat n'a pu être joint par l'AFP.

Pas moins de 35 tags représentant des "mains rouges", symbole pouvant être lié au lynchage de soldats israéliens à Ramallah en 2000, avaient été peints dans la nuit du 13 au 14 mai sur le Mur des Justes, à l'extérieur du musée, où sont apposées des plaques portant les noms des 3.900 hommes et femmes qui ont contribué à sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dans un document signé début septembre consulté par l'AFP, le parquet de Paris expliquait que les trois suspects avaient pu être identifiés grâce à l'analyse des images de vidéosurveillance, des lignes téléphoniques des suspects, des réservations de vols et d'un hôtel.

Dans un entretien à l'AFP en août, Georgi Filipov avait dit avoir agi sous l'effet de l'alcool, niant tout motif religieux.

Les trois hommes gravitent "dans les cercles d'extrême droite", selon les autorités bulgares.

Selon plusieurs sources proches du dossier interrogées par l'AFP, la piste et les ressorts de cette éventuelle ingérence étrangère, évoquée comme mobile de cette action, n'ont pas encore été étayées dans l'enquête.

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