Les taches de rousseur sont à la mode, et ça rappelle de mauvais souvenirs à certains
Ayant grandi avec des taches de rousseur, l’influenceur de style de vie et de bien-être Vic Styles a entendu toutes les insultes classiques liées à ces petites taches sur sa peau. « Ton visage a l’air sale ». « Est-ce que je pourrais jouer à relier les points avec elles ? » ... Le fait que ses camarades de classe se concentrent sur son visage a eu raison de Vic Styles : pendant des années, elle a détesté ses taches de rousseur, et comme elle ne trouvait pas de fond de teint qui les couvrait entièrement, elle a dû vivre avec ces taches.
Aujourd’hui âgée de 38 ans, elle adore la constellation de taches de rousseur qui recouvre son visage. Au lieu de les couvrir, elle cherche à les accentuer avec son maquillage. « Je les laisse vivre dans toute leur gloire. Et j’aime vraiment l’été parce qu’elles ont tendance à ressortir un peu plus. C’est l’une des choses que je préfère sur mon visage. Je pense qu’elles sont vraiment uniques », a-t-elle expliqué au HuffPost.
[Note : Cet article est une traduction réalisée par la rédaction du HuffPost France, à partir d’un article paru en juillet 2024 sur le HuffPost américain. L’article original à lire ici. Il a été traduit, raccourci et édité dans un souci de compréhension pour un lectorat francophone.]
Le brocoli sur TikTok
Le fait que les taches de rousseur soient très à la mode en ce moment n’est pas pour rien dans ce revirement. Pendant longtemps, les taches de rousseur - essentiellement des taches de soleil causées par une hyperactivité des cellules pigmentaires - ont été considérées comme des imperfections nécessitant une couverture, voire un blanchiment de la peau.
Dès 1910, la marque de beauté Pond’s vantait les mérites d’une crème de camouflage pour les taches de rousseur, tandis que, plus tard, les gens ont commencé à les faire disparaître au laser.
Aujourd’hui, les gens dessinent les taches de rousseur avec du maquillage ou utilisent des brocolis comme tampon de maquillage pour obtenir l’effet moucheté, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. Et on dit que les taches de rousseur sont la caractéristique préférée de Meghan Markle.
Certains obtiennent même un look de taches de rousseur grâce au microblading : un procédé de tatouage semi-permanent dans lequel de fausses taches de rousseur sont soigneusement piquées sur les joues (ou à tout autre endroit où vous souhaitez avoir des taches).
« Un peu contrariée »
« Une partie de moi est un peu contrariée, peut-être jalouse, que cette tendance soit apparue maintenant », déclare pourtant Vic Styles, interrogée par le HuffPost. « Pourquoi les taches de rousseur n’auraient-elles pas pu être cool quand j’avais 13 ans, quand on ne se serait peut-être pas moqué de moi et que je n’aurais pas eu de sentiment d’insécurité à leur sujet ? »
Mais elle est aussi enthousiasmée par la tendance. « C’est une façon amusante pour les gens de se réinventer, de jouer avec le maquillage pour modifier leur apparence de façon non permanente. Nous devrions tous être célébrés et accueillis pour nos différences, qu’il s’agisse de taches de rousseur, de taches de naissance, d’alopécie, de vitiligo - quelles qu’elles soient ».
« Une aubaine »
Crystal Hana Kim, auteur de fiction basée à New York et dont le dernier ouvrage s’intitule « The Stone Home », a grandi avec des taches de rousseur sur le nez et les joues, qui s’assombrissaient et s’étendaient chaque été. « À l’âge adulte, les taches de rousseur couvrent chaque centimètre de mon visage, de mes bras et même de mes genoux », explique l’auteur au HuffPost.
Américaine d’origine coréenne, Crystal Hana Kim a expliqué qu’elle avait reçu des messages négatifs sur ses taches de rousseur de la part de toute sa famille lorsqu’elle était enfant, ce qui lui a fait perdre beaucoup de confiance en elle. « À la maison, mes parents et mes aînés s’inquiétaient constamment de ce qu’il fallait faire de mon visage ’sale’. À l’école, les livres que je lisais décrivaient les taches de rousseur comme étant laides, gênantes et disgracieuses », se rappelle-t-elle.
Crystal Hana Kim se souvient qu’« en quatrième année, après avoir lu Anne de Green Gables - un livre qui met en scène une jeune fille rousse avec des taches de rousseur qui déteste son teint - j’ai passé toute une heure du déjeuner à essayer d’essuyer mes taches de rousseur dans la salle de bain ».
Aujourd’hui, elle apprécie les taches de rousseur qui parsèment son visage. Elle a même raconté comment elle a appris à les aimer dans un essai pour Harper’s Bazaar au début de l’année. Crystal Hana Kim explique que son fils aîné a lui aussi commencé à avoir des taches de rousseur sur les joues, ce qui la réjouit et ne l’inquiète pas, car elle lui a appris qu’elles sont belles et qu’il n’est pas nécessaire de les masquer.
« Dans l’ensemble, je suis amusée de voir à quel point j’aurais évolué différemment dans le monde si j’avais grandi aujourd’hui. Non seulement les taches de rousseur sont populaires, mais la culture coréenne l’est aussi », dit-elle. « Je pense que la façon dont nous avons élargi ce qui est considéré comme beau est une aubaine. »
« Moqueries »
Amil Barnes, PDG d’une agence de création de marques à Washington, D.C., aime aussi les taches de rousseur qu’il voit sur le visage de ses enfants (dans son cas, il s’agit de jumelles).
Mais il n’a pas ressenti la même chose lorsque ses propres taches de rousseur ont commencé à apparaître au collège, période propice aux moqueries dans les cours de récréation. Il portait également de grosses lunettes à double foyer, ce qui rendait les moqueries « bien pires ».
« Même en tant qu’Afro-Américain, j’ai la peau claire ou pâle », explique-t-il. « En grandissant, j’ai eu la peau claire, je portais des lunettes et j’avais des taches de rousseur, ce qui m’a valu de nombreuses moqueries », surtout dans l’école privée catholique qu’il fréquentait à Hillcrest Heights, dans le Maryland.
Aujourd’hui, il est surtout fan de ses taches de rousseur, et pour cause. « Je les aime uniquement parce qu’elles plaisent aux femmes », dit-il en plaisantant. « Avec l’âge, j’en vois de plus en plus sur mon visage et on me complimente souvent à ce sujet. Lorsque les gens me disent : ’J’aimerais avoir des taches de rousseur’, je réponds : ’Oh, je vous en vendrai, j’en ai assez’. J’en ai plein pour tout le monde », rigole-t-il.
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