Taïwan: une "délégation informelle" envoyée par les États-Unis va bientôt se rendre sur l'île
Les États-Unis, dont les relations avec la Chine demeurent très tendues, enverront "une délégation informelle" à Taïwan après l'élection présidentielle prévue ce samedi 13 janvier, a dit une haute responsable américaine, en mettant en garde Pékin contre tout acte "provocateur" à l'issue de ce scrutin crucial.
Elle n'a pas précisé qui ferait partie de cette délégation, mais a indiqué lors d'un entretien avec la presse que Washington avait régulièrement, ces dernières années, envoyé d'anciens ministres ou d'anciens hauts responsables gouvernementaux dans l'île, dont la Chine revendique la souveraineté. Il n'y a donc, selon elle, "rien de nouveau".
"Il serait provocateur de la part de Pékin de répondre (au résultat de l'élection) avec plus de pression militaire ou des actions coercitives", a par ailleurs mis en garde la haute responsable, qui a requis l'anonymat.
"Les États-Unis ne prennent pas parti dans l'élection, n'ont pas de candidat préféré. Indépendamment du résultat de l'élection, notre politique concernant Taïwan restera la même et notre solide relation informelle continuera" a-t-elle affirmé.
Une "escalade"?
Elle a souligné que Pékin n'avait pas jugé que les précédentes visites de "délégations informelles" (dont celles envoyées par le président Joe Biden en avril 2021 puis en février 2022) constituaient une "escalade".
De tous les sujets de tension entre les deux superpuissances, le statut de Taïwan est peut-être le plus explosif. Pékin estime que Taïwan fait partie intégrante de son territoire. Les États-Unis de leur côté refusent que le "statu quo" soit rompu par la force.
Le vice-président taïwanais William Lai, issu du Parti démocrate progressiste (PDP, pro-indépendance), est donné favori à la succession de l'actuelle présidente Tsai Ing-wen, également du PDP. Les deux sont les bêtes noires de Pékin en raison de leurs positions en faveur de l'indépendance.