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T-Mobile US étend son réseau et vise la place de numéro un

par Anjali Athavaley

NEW YORK (Reuters) - T-Mobile US, troisième opérateur mobile des Etats-Unis surtout connu pour ses tarifs abordables et ses offres illimitées, envisage désormais de concurrencer AT&T et Verizon Communications au niveau de la couverture du réseau.

Longtemps décriée pour la mauvaise couverture de son réseau en dehors des grandes villes, la filiale américaine de l'opérateur allemand Deutsche Telekom a profité de sa fusion ratée en 2011 avec AT&T pour récupérer trois milliards de dollars en guise de dédommagements mais surtout de nouvelles fréquences et un accord d'itinérance.

Le groupe dispose ainsi désormais de fréquences dans plusieurs Etats au point de revenir sur les talons de ses deux principaux concurrents en termes de couverture nationale.

Selon la start-up londonienne OpenSignal, qui mesure la qualité des réseaux en se basant sur les données des utilisateurs de son application, T-Mobile US et Verizon étaient pratiquement au coude à coude au dernier trimestre 2016. Le réseau Verizon était disponible 88% du temps et celui de T-Mobile US en retrait de seulement deux points de pourcentage.

Neville Ray, directeur de la technologie chez T-Mobile US, a en outre promis lors d'une interview accordée à Reuters en mai un renforcement prochain de la couverture du groupe, estimant pouvoir rivaliser avec AT&T et Verizon, voire les dépasser.

Les deux principaux opérateurs mobiles américains conservent cependant une avance importante en termes de marge bénéficiaire et de nombre d'abonnés avec près du double des 55 millions de clients revendiqués par T-Mobile US.

ACTION EN HAUSSE DE PRÈS DE 60% EN UN AN

Mais la base d'utilisateurs de T-Mobile US progresse de façon constante. Elle a par exemple crû de 18% au premier trimestre 2017 contre 10% au cours de la même période en 2012, selon des données des services financiers de Barclays.

Pour ce qui est des clients payant un forfait mensuel, T-Mobile US a enregistré une croissance sur les quatre dernières années, alors que Verizon et AT&T ont perdu de leur côté des abonnés au premier trimestre 2017.

La maison mère de T-Mobile US estime que l'opérateur est désormais bien placé pour jouer sa propre partition sur le marché américain, y compris en restant indépendant.

"Nous décidons quoi, quand et comment", a déclaré Tim Höttges, le président du directoire de Deutsche Telekom, lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires mercredi.

Le marché américain se prépare cependant à une vague de concentration. Le conglomérat japonais SoftBank Group, maison mère de Sprint, quatrième opérateur télécoms aux Etats-Unis, a exprimé un intérêt en vue d'une fusion avec T-Mobile US, ont rapporté des sources en février.

Des câblo-opérateurs comme Liberty Broadband et Charter Communications pourraient également être intéressés par une telle opération car ils déploient des services mobiles pour regrouper davantage leurs offres.

Les spéculations autour de T-Mobile ont dopé l'action du groupe qui a gagné près de 60% depuis un an.

Nicola Palmer, directrice de réseau chez Verizon, estime cependant que T-Mobile a encore beaucoup à faire pour rattraper son retard. Selon elle, les données de RootMetrics montrent clairement que le réseau de Verizon est le numéro un aux Etats-Unis en termes de couverture et de fiabilité.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)