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Télécoms: Les USA songent à créer eux-mêmes un réseau 5G

WASHINGTON (Reuters) - Les conseillers de Donald Trump en matière de sécurité nationale songent à ce que l'Etat fédéral se charge lui-même de déployer un réseau de téléphonie mobile de nouvelle génération, la 5G, aux Etats-Unis, a-t-on appris auprès d'un responsable de l'administration américaine.

Cette information, dont le site Axios.com a le premier fait état, contribue à faire baisser les opérateurs télécoms ce lundi en Bourse de New York, où AT&T, Verizon, Sprint et T-Mobile US perdent entre 1% et 1,6% après environ une heure de cotation.

En Europe, les titres des équipementiers de réseaux Nokia et Ericsson progressent en revanche de 3,7% et 1,85%.

Cette piste n'a pour l'instant été envisagée qu'aux échelons inférieurs de l'administration et le président américain ne l'examinera pas personnellement avant six à huit mois, a dit le responsable.

Elle s'inscrit dans le cadre d'une réflexion plus globale sur les moyens de contrer la menace d'un espionnage des communications aux Etats-Unis par la Chine.

Le président de la FCC, l'autorité des communications aux Etats-Unis, a d'ores et déjà prévenu qu'il s'y opposerait.

"Tout initiative fédérale visant à construire un réseau 5G nationalisé détournerait l'attention de manière coûteuse et contre-productive des politiques dont nous avons besoin pour aider les Etats-Unis à gagner l'avenir de la 5G", a dit Ajit Pai dans un communiqué.

Les grands opérateurs ont déjà investi des milliards de dollars pour acheter les fréquences nécessaires au déploiement de leurs propres réseaux 5G, pour lequel ils investiront encore jusqu'à 275 milliards de dollars (222 milliards d'euros) au cours des sept prochaines années aux Etats-Unis, selon une estimation d'Accenture.

D'après Axios, si l'Etat fédéral décidait de construire lui-même ce réseau, il en louerait ensuite l'accès aux opérateurs.

Pour le cabinet New Street Research, il s'agirait "potentiellement de la plus importante initiative gouvernementale affectant les valeurs boursières de notre secteur depuis le Telecom Reform Act de 1996".

Son analyste Blair Levin juge que "l'existence de ce projet signifie que tous les investissements des fournisseurs d'accès internet existants seraient un pari sur la réussite ou non de ce projet et ses modalités". Il ajoute néanmoins que ses effets "se feront ressentir sur une longue période et le marché procédera à un certain nombre d'ajustements à mesure qu'il réévaluera les probabilités de réussite de cet effort".

(Steve Holland et Pete Schroeder, avec David Shepardson et Sinead Carew; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)