Sans tête ni clan
Dans les années 1930, autour de la revue Acéphale, Georges Bataille constituait une société secrète qu'il disait être la « communauté de ceux qui n'ont pas de communauté ». À mon petit niveau, c'est aussi ce qui m'anime : dénicher les exceptions libérées de toutes les moyennes et les rassembler sans produire d'esprit de corps. Sauf que je n'ai que peu d'intérêt pour le secret. Toute information devrait pouvoir circuler pour faire naître et prospérer les idées. Cette étrange (parce que rare) société ouverte, sans tête ni clan, où les individus valent pour ce qu'ils font, jamais pour ce qu'ils sont, on a pu la trouver dans le monde scientifique. Avant que lui aussi ne se ferme (et donc ne dépérisse) à mesure que la loi militante y prenait ses quartiers. C'est ce que nous raconte Debbie Hayton, femme trans, physicienne et opposée à cette « idéologie du genre » que l'on aurait tort de considérer comme « sa » communauté. Son témoignage sur cette vilaine orthodoxie combinant « le mépris postmoderne pour la vérité objective et les superstitions religieuses prémodernes relatives à la nature de l'âme humaine » mérite que l'on s'y attarde.
► LAIT MATERNEL. Quand on a l'esprit scientifique, il est un fait parfois difficile à avaler : il ne suffit pas d'avoir raison pour gagner. L'historien Georges Bensoussan ne pourrait pas être mieux placé pour le savoir, lui qui aura essuyé des années de cabale et de harcèlement judiciaire pour avoir simplement voulu analyser, et ex [...] Lire la suite