"Des témoignages vérifiables": le colistier de Trump défend leurs propos sur les "chiens et chats mangés par les migrants"
Le vice-président choisi par Donald Trump dans la course à la Maison Blanche a réitéré les propos de l'ancien président selon lesquels des personnes de la communauté haïtienne mange des animaux de compagnie aux États-Unis.
Le colistier de Donald Trump, JD Vance, a réitéré l'affirmation fallacieuse et raciste selon laquelle des migrants haïtiens voleraient des chiens et des chats dans la ville de Springfield, en Ohio, pour "les manger".
Interrogé ce dimanche 15 septembre, le républicain a défendu cette fake news, affirmant que "les médias ont totalement ignoré ces choses jusqu'à ce que Donald Trump et moi commencions à en parler". Il a notamment déclaré que la fin politique justifiait les moyens.
"Créer des histoires"
Auprès de CBS News, JD Vance a assuré qu'il avait reçu des témoignages "vérifiables et confirmables" de la part d'habitants de Springfield.
"Tous ceux qui ont eu à faire face à un afflux important de migrants savent que certaines pratiques culturelles semblent parfois très éloignées de la réalité pour beaucoup d'Américains. N'avons-nous pas le droit d'en parler aux États-Unis?", a-t-il affirmé.
Interrogé sur la véracité des faits sur CNN le même jour, le colistier de Donald Trump a répondu qu'il ne faisait que répondre aux préoccupations de ses électeurs. "Si je dois créer des histoires pour que les médias américains prêtent attention à la souffrance du peuple américain, alors c'est ce que je vais faire... parce que vous laissez Kamala Harris s'en tirer à bon compte", a-t-il affirmé, avant d'ajouter:
"Je dis que nous créons une histoire, c'est-à-dire que nous faisons en sorte que les médias américains s'y intéressent".
Trump promet des "expulsions massives"
Donald Trump a fait de cette fausse information un sujet national en la mentionnant durant son premier - et probablement unique - débat contre Kamala Harris. Il a redoublé ses attaques contre les migrants ce vendredi en promettant des "expulsions massives" dans cette petite ville de l'Ohio, feignant d'ignorer que nombre de ces personnes ont un permis de séjour.
Durant une conférence de presse, le candidat républicain a accusé, sans preuves, sa rivale à l'élection de novembre de faire rentrer "certains des pires assassins et terroristes" illégalement par avion.
Des menaces envers la communauté haïtienne
De leur côté, les responsables de la ville de Springfield ont démenti à plusieurs reprises ces allégations. "Les animaux de compagnie sont en sécurité à Springfield, dans l'Ohio", a ainsi répondu le maire Rob Rue auprès de la BBC.
"Nous avons contacté la campagne JD Vance pour leur faire savoir que nous n'avons aucune preuve que cela se soit produit, et j'ai fait savoir dans de nombreuses interviews que ce n'était absolument pas vrai", a-t-il déclaré.
"Nous devons faire comprendre aux gens, en particulier à ceux qui ont un micro écouté dans le monde entier, le poids de leurs paroles et la façon dont elles peuvent affecter négativement les communautés", a ajouté l'édile.
Depuis le débat entre les deux candidats dans la course à la Maison Blanche, l'Université Wittenberg de Springfield a déclaré qu'elle avait été contrainte d'annuler des événements en raison d'une menace visant des membres de sa communauté haïtienne. En outre, la police a mis en garde l'université ce samedi en raison d'un courriel reçu qui menaçait d'une fusillade le lendemain.
La ville a dû évacuer trois écoles et d'autres bâtiments de la ville la semaine dernière en raison de menaces, dont au moins une contenait des commentaires désobligeants sur les Haïtiens, a rapporté la BBC.