Télescope spatial James Webb : voir les premières lumières de l'Univers

Les observations de l'Univers lointain ont révélé une avalanche de galaxies d'une étonnante précocité. Les premières étoiles se sont sûrement allumées encore plus tôt qu'on ne l'imaginait avant la mise en service du JWST.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°916, daté juin 2023.

En cosmologie, cette période se nomme "les âges sombres". Elle débute quelques centaines de milliers d'années après le Big Bang, alors qu'aucun astre ne brille encore dans l'Univers. Elle se dissipe à mesure que les premières générations d'étoiles s'allument, dans des embryons de galaxies. Quand précisément ? À quel rythme ? Répondre à ces questions fait partie des missions prioritaires du télescope spatial James Webb (JWST).

"Ce n'est qu'un début"

Les publications scientifiques se multiplient sur le sujet. "Nous vivons une période fantastique avec une série de découvertes de galaxies lointaines, s'enthousiasme Laurence Tresse, astronome au Laboratoire d'astrophysique de Marseille. C'est aussi un peu la course à l'échalote, car chacun veut être le premier à annoncer la découverte de la galaxie la plus lointaine. Cela peut donner lieu à des publications un peu hâtives, mais qu'importe : les observations du JWST dévoilent des premières galaxies à des époques reculées de l'Univers. Et ce n'est qu'un début… "

Cette pêche miraculeuse aux astres lointains s'opère grâce à des coups de filet lancés par le James Webb dans de vastes zones de l'Univers. Ce que l'on appelle des "champs profonds". Or voir loin dans l'espace, c'est voir loin dans le temps et donc s'approcher des origines. Ces champs ont déjà été scrutés par d'autres instruments, au sol comme dans l'espace, notamment par le télescope spatial Hubble. "Il s'agit de combiner ces nouvelles données avec les anciennes, et de découvrir des sources lumineuses encore jamais atteintes avec les précédents instruments. Les premiers cycles d'observations commencés à l'automne 2022 représentent plus de 400 heures de travail ", complète Laurence Tresse. De quoi faire son marché, et il est abondant.

Du côté des records, avant le James Webb, la galaxie la plus lointaine connue était Gn-z11 (lire S. et A. n° 891, p. 26). Repérée en 2016 par [...]

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