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Le télescope James Webb éclaire la chimie noire de l'Univers qui se déroule loin des étoiles

Le télescope James Webb a mesuré la composition de grains de poussière glacée tapis au cœur d'un nuage moléculaire sombre et dense. De quoi mieux comprendre comment se forment les atmosphères planétaires et les molécules prébiotiques qui ensemencent les exoplanètes.

C'est un coffre-fort cosmique qui renferme de minuscules trésors glacés que le télescope James Webb a réussi à percer. Ses instruments ont en effet pu sonder l'une des régions les plus sombres, froides et denses du nuage moléculaire Chameleon I, situé à 631 années-lumière de la Terre. "La partie centrale de cette région a commencé à s'effondrer, c'est la toute première étape de la formation des étoiles. C'est aussi un moment où certaines molécules commencent à s'accréter sur les grains de poussière, ce qui ouvre de nouvelles voies de synthèses chimiques", précise Jennifer Noble, astrophysicienne au Laboratoire physique des interactions ioniques et moléculaires (PIIM) du CNRS. Dans cet environnement glacial, où la température n'excède pas une dizaine de degrés Kelvin au-dessus du zéro absolu (-273,15°C), peuplé de grains de poussières recouverts de glace, se déroule une chimie noire, loin de la lumière et de l'énergie procurée par les étoiles, qui est à l'origine de la formation de certains des éléments qui constitueront les futures exoplanètes.

Comment la lumière de certaines étoiles était absorbée par les glaces

Pour sonder cette région de Chameleon I, les astronomes ont mesuré comment la lumière des étoiles situées en arrière-plan du nuage était absorbée par les glaces. "C'est ce qu'on appelle des spectres d'absorption et ceux que nous avons obtenus sont parmi les plus compliqués que j'ai vu. C'est toute une équipe impliquant 80 chercheurs dans 11 pays qui s'est mobilisée pour les analyser" souligne Jennifer Noble. Un travail, colossal, couronné de succès puisque, pour la première fois, dans un environnement si dense et avec un tel degré de précision, les astronomes ont pu déterminer la composition de ces minuscules grains de poussière glacés de taille nanométrique. Plusieurs molécules ont ainsi été identifiées : de l'eau, du sulfure de carbonyle, de l'ammoniac et du méthane. L'équipe a aussi trouvé la trace d'une molécule organique, le méthanol, "et d'autres son[...]

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