Télévision. Est-ce que, vraiment, “on parlait mieux avant” ?

Dans une chronique publiée par le quotidien belge Le Soir, une journaliste se demande ce que le parler d’autrefois a de si séduisant pour nos oreilles d’aujourd’hui. Les changements dans “l’articulation, les liaisons, les mots, le ton” illustrent l’évolution de la langue autant que celle des médias, notamment leurs progrès en matière d’enregistrement et de diffusion du son.

Si vous avez déjà visionné l’une des vidéos diffusées par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) sur les réseaux sociaux, vous savez combien ces voyages dans le passé de la télévision font émerger, autant qu’une époque révolue, une langue perdue, lointaine, presque étrangère.

“Soixante-dix ans, c’est rien, à l’échelle d’une civilisation”, remarque la journaliste Julie Huon dans une chronique publiée par Le Soir. Pourtant la façon de s’exprimer a profondément évolué depuis le milieu du XXe siècle. Dans le quotidien belge, la journaliste constate même “un gouffre grammatical entre les dialogues de La Traversée de Paris (1956) et ceux de La Haine (1995)”, ou encore “un précipice linguistique entre Belle de jour (1967) et La Vie d’Adèle (2013)”.

Mais s’il peut sembler dénoter les éternels symptômes d’un “c’était mieux avant”, le texte s’appuie sur une série de podcasts de Manon Prigent produite par Arte Radio et intitulée ironiquement Tout fout le camp pour déconstruire la théorie d’un grand effondrement de la langue et en éclairer l’évolution.

L’évolution de la langue est liée au progrès technologique

“Ce qu’on entend dans les archives de l’INA, ce n’est pas tout à fait la réalité”, rapporte la chroniqueuse. À une époque où les vidéos n’avaient pas encore conquis l’espace public, la présence de caméras et

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