Nos téléphones peuvent-ils devenir des armes activables à distance ?
Mi-septembre, le Hezbollah libanais a subi une attaque inédite.
Il y a eu d’abord l’explosion simultanée de bipeurs le mardi 17 septembre. Puis, le lendemain, celle de talkies-walkies – entre autres. Des attaques qui ont fait plusieurs dizaines de morts et des milliers de blessés.
Elles posent une question brûlante : nos smartphones pourraient-ils, à l’avenir, constituer un piège susceptible de nous exploser entre les doigts ?
Après enquête, le magazine américain Wired se veut rassurant. On vous explique.
Les similitudes entre un bipeur ou un smartphone sont nombreuses : ils sont petits, tiennent dans une poche ou dans une main, on les emporte partout et on s’en sert pour communiquer avec quelqu’un.
Pour savoir si nos téléphones pourraient devenir des armes activables à distance, il faut d’abord tenter de comprendre ce qui s’est passé au Liban.
Très vite, les premières théories selon lesquelles une cyberattaque aurait provoqué la surchauffe puis l’explosion des batteries des appareils ont été écartées par les experts en cybersécurité, rapporte Wired.
“La force des explosions
observées sur les
images prises au sol
ne correspond pas
à celle d’une combustion
ou d’une explosion
de batterie, en particulier
compte tenu de la petite
taille des batteries
des bipeurs et des talkies-walkies”
Le magazine américain “Wired”
Le professeur Alan Woodward, expert en sécurité informatique et en cybersécurité, explique au magazine américain que “la seule façon d’y introduire une quantité significative d’explosifs serait de remplacer l’un des composants” d’un smartphone.
Comment ? “En modifiant par exemple une batterie pour qu’elle soit à moitié une batterie, à moitié un explosif”, résume Wired.
Qu’est-ce qui empêcherait de réaliser une telle opération ? D’après Alan Woodward, “remplacer un composant d’un smartphone compromettrait sa fonctionnalité”. Et amènerait l’utilisateur, déstabilisé par ce dysfonctionnement, à enquêter.
“Le modèle de bipeur
lié aux explosions
– un appareil ‘robuste’
avec une autonomie
de batterie de
quatre-vingt-cinq jours –
comportait de nombreuses
pièces remplaçables.”