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Téhéran intimide des cinéastes pour “envoyer un message aux Iraniens”

Après des manifestations meurtrières contre la hausse des prix de denrées alimentaires, les autorités iraniennes ont arrêté des cinéastes et perquisitionné leurs domiciles. Des sources évoquent la plus grande répression de l’industrie cinématographique iranienne de ces dernières années, rapporte le New York Times.

“Le 10 mai, alors que les manifestations se répandaient dans tout le pays, les forces de sécurité se sont rendues au domicile de Firouzeh Khosrovani et Mina Keshavarz, deux documentaristes de renommée internationale, et les ont arrêtées”, avant de les libérer une semaine plus tard, indique le quotidien américain, citant des militants des droits de l’homme et des amis des deux cinéastes. Une autre figure reconnue en Iran, la photographe de mode Reihane Taravati, a également été arrêtée.

“À peu près au même moment, les domiciles d’au moins dix autres réalisateurs et producteurs de documentaires ont été perquisitionnés, et leurs téléphones portables, ordinateurs portables et disques durs ont été confisqués”, ajoute le journal, qui cite les trois principales associations représentant le secteur cinématographique iranien.

La semaine dernière, alors que le cinéma est célébré au Festival de Cannes, Firouzeh Khosrovani et Mina Keshavarz ont été discrètement libérées mais interdites de quitter le pays pendant six mois, en attendant une audience devant un tribunal, rapporte le New York Times.

“Souci idéologique”

“C’est une tactique d’intimidation visant à envoyer un message aux autres Iraniens”, a souligné Nader Hashemi, directeur du Centre d’études sur le Moyen-Orient à l’université de Denver, interrogé par le journal.

“La République islamique a également un souci idéologique avec ces cinéastes.”

Au cours des dernières semaines, des manifestations se sont propagées dans au moins vingt villes iraniennes, déclenchées par une série de mesures économiques, dont la levée des subventions sur la farine et l’huile, ainsi que la hausse du prix de certains aliments de première nécessité, comme le poulet, les œufs et les produits laitiers. De plus, les syndicats d’enseignants et ceux des chauffeurs de bus ont organisé une grève, exigeant de meilleurs salaires.

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