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«Le système sanitaire est tellement cassé qu’il est irréparable»

Dans un café de Farmoriah, en Guinée.

Ebola.Retour entre Guinée et Sierra Leone, où les services sanitaires ne parviennent pas à en finir avec l’épidémie meurtrière de fièvre hémorragique.

Ce serait «la route de la mort d’Ebola», exagère un médecin. Une des dernières poches de l’épidémie, dans un large cercle autour de Kambia, en Sierra Leone, et Forécariah, en Guinée. 50 kilomètres de persistance de la fièvre hémorragique qui a fait 11 000 morts sur 27 000 cas identifiés. Une route, dans cette région où les Soussous se répartissent de part et d’autre de la frontière, qui symboliserait les résistances face à la crise sanitaire. Le Liberia s’est dit débarrassé du virus le 9 mai, mais Guinée et Sierra Leone ont enregistré ces dernières semaines une recrudescence d’infections. A tel point que les deux pays ont décidé «de proroger les mesures d’urgence sanitaire renforcée» jusqu’au 30 juin.

A Kambia «Mon destin est ici, jusqu’à la mort»

Le ballet des 4 × 4 climatisés s’est tari. Au National Ebola Response Center de Kambia, 12 000 habitants, le point d’info quotidien avec ONG, militaires britanniques et agences onusiennes vient de s’achever. Alfred Kamara, en sueur, s’engouffre dans son bureau de coordinateur, qui ressemble à une chambre froide. Kamara, qui a vécu la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis, en Géorgie, est revenu en Sierra Leone en 2010. Il veut croire que le front de la maladie sera bientôt un lointain souvenir, mais prévient : «Les réticences restent grandes. Les gens assimilent encore les deux tons des sirènes d’ambulances à un "good bye, good bye".»

Ici, des villageois continuent le rituel des enterrements communautaires consistant à embrasser les défunts. «Et même boire l’eau qui a servi à laver les corps dans le but de s’imbiber de l’esprit des morts ; réingurgiter de l’alcool versé dans leur bouche aussi», raconte un sociologue de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Alfred Kamara l’admet, mais dit aussi : «La réalité, c’est qu’on s’est plantés dans l’approche de la lutte (...)

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