En Syrie, les rebelles islamistes qui veulent « renverser » Bachar al-Assad enchaînent les conquêtes

INTERNATIONAL - Une offensive fulgurante. Après avoir pris Alep et la ville stratégique de Hama en Syrie, les rebelles menés par des islamistes extrémistes poursuivent leur percée ce vendredi 6 décembre. Ils sont désormais aux portes de Homs, dernière grande ville encore aux mains du pouvoir sur la route de la capitale Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Derrière les attaques en Syrie et la prise d’Alep, le groupe jihadiste HTS, ex-branche d’Al Qaïda

L’objectif des rebelles dirigés par des islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) est de « renverser » le régime de Bachar al-Assad, a déclaré le chef de HTS, Abou Mohammed al-Jolani, dans une interview à CNN vendredi.

« Couper la route » menant au bastion du président Assad

En moins d’une semaine, les rebelles ont infligé un sérieux revers au gouvernement du président syrien Bachar al-Assad qui tente de freiner leur progression rapide. Ils se sont déjà emparés de dizaines de localités, de la majeure partie d’Alep et de Hama.

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Au cours des dernières heures, les rebelles « sont entrés dans les villes de Rastan et Talbisseh », situées dans la province de Homs, en l’absence totale des forces du régime, a indiqué l’OSDH. Ce vendredi, l’ONG a annoncé que « les forces du régime syrien et les commandants des groupes alliés soutenus par l’Iran se sont soudainement retirés de la ville de Deir Ezzor », située sur les rives de l’Euphrate, à l’est du pays.

Selon l’OSDH, basée au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, les rebelles se trouvent désormais précisément à cinq kilomètres de Homs, troisième ville de Syrie. S’ils s’emparent de la ville, seules la capitale Damas et la côte méditerranéenne seront encore aux mains du gouvernement du président Bachar al-Assad. Le contrôle de Homs permettrait aux rebelles de « couper la route principale menant à la côte syrienne », bastion de la minorité alaouite du président Assad, indique l’ONG.

L’armée syrienne contre-attaque à Hama

L’OSDH a aussi fait état ce vendredi de frappes aériennes sur un pont autoroutier stratégique reliant la ville de Hama, aux mains des rebelles, à celle de Homs, que le régime s’efforce d’empêcher de tomber. « Des avions de combat ont effectué plusieurs frappes aériennes visant le pont Al-Rastan sur l’autoroute Homs-Hama (...), tentant de couper la route entre Hama et Homs et d’assurer la sécurité de Homs », a indiqué l’ONG.

Dans le but de freiner l’avancée des rebelles, l’armée syrienne et des avions de chasse syriens et russes ont pris pour cible « des véhicules et des rassemblements terroristes » à Hama, a déclaré de son côté le ministère syrien de la Défense.

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« Nos forces armées ont bombardé des véhicules et des rassemblements terroristes dans le nord et le sud de la province de Hama avec de l’artillerie, des missiles et des avions de chasse syriens et russes », détaille un communiqué du ministère, citant une source militaire.

Des milliers d’habitants en fuite

Jeudi soir, des dizaines de milliers d’habitants de Homs, majoritairement issus de la communauté alaouite, ont été vus fuyant vers la côte ouest, après la prise par les rebelles de Hama. Une fuite massive qui a créé des embouteillages, comme vous pouvez le voir sur les tweets ci-dessous. Les hostilités ont déjà fait plus de 800 morts, selon l’OSDH, et 280 000 déplacés, selon l’ONU.

Les forces armées du pouvoir ont également envoyé des renforts à Homs où les habitants n’ont pas caché craindre l’avancée des rebelles. « La peur couvre la ville », a affirmé à l’AFP Haidar, un habitant d’un quartier alaouite joint par téléphone, qui cherche à fuir le plus vite possible pour Tartous, sur la côte occidentale, où il a déjà évacué ses parents.

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Les hostilités sont les premières de cette ampleur depuis 2020 dans un pays meurtri par une guerre civile dévastatrice qui a fait un demi-million de morts depuis 2011, et l’a morcelé en zones d’influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères. Le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à mettre un terme au « carnage » en Syrie, résultat d’un « échec collectif chronique ».

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