En Syrie, les rebelles annoncent la fin du règne de Bachar al-Assad, ce que l’on sait

INTERNATIONAL - Plus de treize ans après le début de la révolution en Syrie, celle-ci entre-t-elle dans sa phase finale ? Les rebelles menés par des islamistes radicaux ont annoncé ce dimanche 8 décembre à la télévision publique syrienne la chute du président Bachar al-Assad et la « libération » de la capitale Damas. L’épilogue, peut-être, d’une offensive fulgurante qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne de la famille Assad.

Syrie : derrière la prise de Damas et la chute de Bachar al-Assad, le groupe jihadiste HTS, ex-branche d’Al Qaïda

Plusieurs dizaines de personnes ont rallié le centre de Damas pour célébrer la chute du régime. Sur la place des Omeyyades, le bruit de tirs d’armes à feu en signe de joie se mêle aux cris d’« Allahou Akbar Allahou Akbar » (« Dieu est le plus grand »). Dans le centre de la capitale, des dizaines de Syriens ont renversé et piétiné ce dimanche une statue d’Hafez al-Assad, père de Bachad.

À la télévision publique les rebelles ont annoncé la chute du « tyran » Bachar al-Assad et la « libération » de la capitale Damas. Dans leur communiqué, ils ont dit avoir libéré tous les prisonniers « injustement détenus » et appelé à sauvegarder les biens de l’État syrien « libre ».

• « Fuite » de Bachar

Ils avaient annoncé plus tôt sur l’application Telegram la « fuite » du président et proclamé « la ville de Damas libre ». « Assad a quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent » le site, a indiqué à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

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L’AFP n’était pas en mesure dans l’immédiat de confirmer de source officielle où se trouve le président qui a dirigé d’une main de fer la Syrie pendant vingt-quatre ans, réprimant en 2011 dans le sang de manifestations prodémocratie qui se sont transformées en guerre civile, l’une des plus violentes du XXIe siècle. « Les événements extraordinaires » en cours en Syrie, sont suivis « attentivement » par le président américain, Joe Biden, selon la Maison blanche.

• Le Premier ministre ouvert à une passation de pouvoir

Depuis le début de leur offensive le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie, les rebelles ont rapidement conquis plusieurs grandes villes clés. Ils ont lancé un appel « pour rentrer en Syrie libre » aux Syriens déplacés à l’étranger par le conflit qui a fait depuis 2011 un demi-million de morts, et a morcelé le pays en zones d’influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.

Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s’est dit prêt à coopérer avec tout nouveau « leadership » choisi par le peuple, précisant qu’il serait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de « passation » de pouvoir.

« Après 50 ans d’oppression sous le (parti au) pouvoir du Baas, et 13 années de crimes, de tyrannie et de déplacements, nous annonçons aujourd’hui la fin de cette ère sombre et le début d’une nouvelle ère pour la Syrie », ont ajouté les rebelles.

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Le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammad al-Jolani, à la tête d’une coalition de rebelles soutenus par la Turquie, a appelé ses combattants à ne pas s’approcher des institutions publiques, ajoutant que celles-ci restaient sous contrôle du Premier ministre jusqu’à la « passation officielle »

Le Hezbollah libanais, soutien clé du pouvoir de Bachar al-Assad, a retiré parallèlement ses forces de la périphérie de Damas et de la région de Homs (ouest de la Syrie), selon la déclaration d’une source proche du mouvement à l’AFP.

• Une avancée spectaculaire

La coalition de groupes rebelles menée par HTS, un groupe issu de l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, a effectué en une dizaine de jours une avancée particulièrement spectaculaire, capturant les grandes villes d’Alep et Hama avant d’annoncer dans la nuit de samedi à dimanche avoir pris le contrôle de Homs, troisième ville du pays, et être entrée dans la capitale Damas.

Elle a notamment profité du retrait de plusieurs régions des forces gouvernementales face à l’offensive qu’elle a lancée à la surprise générale le 27 novembre à partir de la province d’Idleb, son fief dans le nord-ouest syrien, malgré des raids aériens menés avec l’allié du régime, la Russie, et des opérations au sol contre les secteurs insurgés.

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