Syrie: les rebelles affirment avoir trouvé des corps torturés près de Damas
Des rebelles syriens ont déclaré à l'AFP avoir trouvé, ce lundi une quarantaine de corps portant des traces de torture dans la morgue d'un hôpital près de Damas. Les corps étaient entassés dans des sacs mortuaires.
"J'ai ouvert la porte de la morgue de mes propres mains, c'était un spectacle horrible : une quarantaine de corps étaient empilés, montrant des signes de tortures effroyables", a décrit auprès de l'AFP Mohammed al-Hajj, un combattant des factions rebelles du sud du pays, joint par téléphone depuis Damas.
Des corps mutilés, en état de putréfaction
L'AFP a pu voir des dizaines de photographies et de séquences vidéo que Mohammed al-Hajj dit avoir prises lui-même et qui montrent des cadavres présentant des signes évidents de torture : yeux et dents arrachés, éclaboussures de sang et ecchymoses. Les images prises à l'hôpital de Harasta ont également montré un morceau de tissu contenant des os, tandis que la cage thoracique d'un corps en décomposition apparaissait à travers la peau.
Les corps ont été placés dans des sacs en plastique blancs ou enveloppés dans des tissus blancs, certains tachés de sang, sur lesquels étaient inscrits des numéros et parfois des noms. Plusieurs d'entre eux semblent avoir été tués récemment.
Mohammed al-Hajj a déclaré que les combattants rebelles avaient été informés par un employé de l'hôpital de la présence de cadavres à cet endroit. "Nous avons informé le commandement militaire de ce que nous avons trouvé et nous avons coordonné notre action avec celle du Croissant-Rouge syrien, qui a transporté les corps vers un hôpital de Damas, afin que les familles puissent venir les identifier", a-t-il ajouté.
Des découvertes faisant suite à la chute de Bachar al-Assad
Les rebelles dirigés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont pris le pouvoir ce dimanche 8 décembre, chassant l'ancien président Bachar el-Assad, dont la famille a dirigé la Syrie d'une main de fer pendant plus de cinq décennies.
Au cœur du système de gouvernement que Bachar el-Assad a hérité de son père Hafez se trouvait un complexe de prisons et de centres de détention utilisés pour éliminer la dissidence en emprisonnant les personnes soupçonnées de s'écarter de la ligne du parti Baas au pouvoir.
Des milliers de personnes espérant retrouver des proches disparus dans les geôles de Bachar el-Assad, s'étaient rassemblées lundi soir dans la tristement célèbre prison de Saydnaya, près de Damas, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Diab Serriya, cofondateur de l'Association des détenus et des disparus de la prison de Sednaya (ADMSP), a déclaré à l'AFP que les corps découverts à l'hôpital de Harasta étaient probablement ceux de détenus de la prison de Saydnaya.