Syrie: près de 500 frappes d'Israël en 48h sur des sites militaires de l'ancien régime de Bachar al-Assad
Depuis la chute de Bachar al-Assad ce dimanche 8 décembre, Israël multiplie les raids en Syrie voisine. En 48 heures, près de 500 frappes de l'État hébreu ont visé des sites militaires stratégiques de l'ancien régime "pour empêcher qu'ils ne tombent aux mains d'éléments terroristes".
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Israël a entre autres bombardé des aéroports, des radars, des dépôts d'armes et de munitions et des centres de recherche militaires dans plusieurs régions, dont celle de Damas.
Israël a également endommagé des navires de la marine syrienne en attaquant une unité de défense aérienne près du grand port de Lattaquié, dans le nord-ouest du pays.
Si l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a demandé l'arrêt de ces frappes, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné à l'armée d'établir "une zone exempte d'armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie"
"Nous avons la ferme intention de faire tout ce qui est nécessaire pour assurer notre sécurité", a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Dès la chute de Bachar al-Assad, ennemi d'Israël, il a affirmé que son pays ne "permettra à aucune force hostile de s'établir à sa frontière".
Incursion dans la zone tampon du Golan
Israël effectue en effet en outre depuis plusieurs jours une incursion à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée. Une zone tampon entre l'État hébreu et la Syrie qui pour Benjamin Netanyahu appartient à son pays "pour l'éternité". Selon un officiel de l'ONU à New York, qui a demandé à rester anonyme, les forces israéliennes occupent sept positions dans la zone tampon.
"Nous condamnons fermement l'entrée d'Israël dans la zone tampon entre Israël et la Syrie ainsi que son avancée sur le territoire syrien", a affirmé le ministère turc, soutien des rebelles, dans un communiqué.
"En cette période sensible où apparaît la possibilité de parvenir à la paix et à la stabilité auxquelles le peuple syrien aspire depuis de nombreuses années, Israël affiche une fois de plus sa mentalité d'occupation", est-il également écrit.
L'armée israélienne a démenti mardi des informations faisant état d'une avancée de chars israéliens vers la capitale syrienne Damas.
Le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a de son côté affirmé ce lundi que la présence même "temporaire" des troupes israéliennes dans cette zone du Golan constitue "une violation" de l'accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie.
Pour Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur de guerre, Israël a "peur du vide".
"Israël sécurise sa frontière au Golan parce que c'est la frontière avec la Syrie (...) Elle voit très bien que l'armée syrienne n'existe plus et que personne ne s'en occupe", a-t-il expliqué sur BFMTV. "Ils ne veulent pas qu'il y ait une menace qui puisse arriver d'un groupe quelqu'il soit".