Syrie : où Bachar al-Assad a-t-il fui après la chute de Damas ? Plusieurs hypothèses se dessinent
Le dictateur a quitté la capitale syrienne samedi soir à bord d’un avion privé, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Mais sa destination finale reste inconnue.
SYRIE - Sa résidence à Damas est déjà pillée. Après la prise de la capitale par des rebelles menés par le groupe islamiste radical HTS, le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, rapportent plusieurs sources diplomatiques. Mais personne ne sait pour l’heure où a atterri l’avion du dictateur, ni même s’il est arrivé à destination.
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Le chef de l’État syrien a quitté la capitale samedi à 22h (20h à Paris) à bord d’un avion privé qui a décollé de l’aéroport international de Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
• Moscou, Ankara et Washington affirment qu’il est « hors de Syrie »
Le Kremlin a confirmé dimanche que le président syrien Bachar al-Assad avait « démissionné de son poste » et quitté la Syrie. Avant son départ, il aurait donné « l’instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. La Russie n’a en revanche pas précisé où se trouvait actuellement Assad et a indiqué que Moscou n’avait pas pris part aux pourparlers concernant son départ, souligne Reuters.
Une information confirmée par le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, qui a pris acte de l’« effondrement » du gouvernement syrien à la chute de Damas aux mains des rebelles. Il a ajouté qu’Assad est « probablement hors de Syrie » en réponse aux questions de la presse qui demandait où se trouve le chef de l’Etat syrien.
Même son de cloche du côté des États-Unis. D’après Donald Trump sur sa plateforme Truth Social, Assad « a fui » la Syrie après avoir perdu le soutien de son protecteur la Russie. « La Russie, dirigée par Vladimir Poutine, ne souhaitait plus le protéger », a encore écrit le républicain qui prendra ses fonctions le 20 janvier.
• Trois pays amis
Si un flou total règne donc sur la destination d’Assad, trois options s’offrent à lui, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Il pourrait se rendre en Russie, soutien indéfectible qui a engagé son aviation dans la guerre en Syrie pour remettre en selle Bachar al-Assad. Mais aussi en Iran, autre allié qui a dépêché conseillers militaires et factions armées pour combattre au côté du pouvoir syrien.
Et enfin les Émirats arabes unis, un des premiers pays du Golfe à avoir rétabli des relations diplomatiques avec Damas en 2018, après les avoir rompues en 2011, lorsque le pouvoir réprimé le Printemps arabe dans le sang.
• Un avion sorti des radars
La destination finale du dictateur est d’autant plus difficile à déterminer que son avion semble avoir disparu des radars quelques heures après son départ. En effet, l’agence Reuters, qui a étudié les cartes de Flightradar, indique que l’appareil s’est d’abord dirigé vers la région côtière de la Syrie, bastion de la secte alaouite d’Assad, puis a fait brusquement demi-tour et a volé dans la direction opposée pendant quelques minutes avant de disparaître de la carte.
Deux sources syriennes ont déclaré qu’il y avait une très forte probabilité qu’Assad ait été tué s’il se trouvait à bord de l’avion, sans donner davantage d’informations.
Le seul vol de Syrie visible après minuit sur Flightradar « a quitté Homs pour les Émirats arabes unis, mais c’était quelques heures après la prise de la ville par les rebelles », poursuit l’agence.
Last night we tracked a Ilyushin Il-76T flight over Syria.
The flight took off from Damascus and the signal was lost near the city of Homs.
* We can confirm that flight took place.
* The aircraft was old with an older transponder generation, so some data might be bad or… pic.twitter.com/uCGUnVeug0— Flightradar24 (@flightradar24) December 8, 2024
En quelques jours, devant l’effondrement des forces gouvernementales, les rebelles menés par HTS, l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, ont conquis de vastes territoires avant de prendre Damas à l’aube ce dimanche.
Dans une vidéo publiée sur Facebook, le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s’est dit prêt à coopérer avec tout nouveau « leadership » choisi par le peuple, précisant qu’il serait dimanche dans ses bureaux pour toute procédure de « passation » de pouvoir.
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