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Syrie-Libye: Sarkozy fabule

Nicolas Sarkozy et Muammar al Kadhafi, le 25 juillet 2007, à Tripoli.

L'ancien président refait l'histoire en se dédouanant de ses responsabilités dans le chaos libyen et joue au chef de guerre.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec Nicolas Sarkozy, c’est sa capacité à énoncer les contre-vérités les plus accablantes sans même songer à être un peu crédible. Dans une interview au Parisien de vendredi, le voilà qui s’indigne violemment contre le défunt Muammar al-Kadhafi et Bachar al-Assad. «Kadhafi était sans doute un des dictateurs les plus violents, les plus inhumains, les plus sanglants de la fin du siècle précédent», s’exclame-t-il, faisant mine d’oublier qu’il avait accueilli, en 2007, de façon somptueuse et pendant… six jours (une visite officielle dure au maximum trois jours) le chef libyen à Paris, lui permettant d’installer une tente chauffée dans le parc de l’hôtel Marigny. Au programme, visite du Louvre et de Versailles, chasse à Rambouillet, balade en bateau-mouche, visite de l’Assemble nationale, ce qui avait provoqué de monstrueux embouteillages et la colère des Parisiens.

Au menu de l’Elysée, on avait même servi du couscous pour complaire au tyran sanguinaire. Plus grave, Sarkozy avait redonné ainsi la légitimité à cet ennemi déclaré des Français, mis au ban par la communauté internationale pour d’innombrables actes de terrorisme – l’attentat de Lockerbie, notamment – et la prise en otages et la torture des infirmières bulgares. Même erreur catastrophique avec le président syrien, qu’il qualifie aujourd’hui de «criminel» ayant «sur la conscience 200 000 morts». Or, c’est bien ce «dictateur» qu’il avait accueilli en grande pompe, le 14 juillet 2008, à la tribune officielle du défilé militaire, sabotant les efforts des pays occidentaux et arabes pour isoler le boucher syrien, légitimement suspecté d’avoir fait assassiner, le 14 février 2004, l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri et, dans les mois qui suivirent, une douzaine d’intellectuels et hommes politiques à Beyrouth.

Contradictions

Mais Sarkozy va plus loin en (...)

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