Syrie : l'Etat islamique s'empare du point de passage frontalier avec l'Irak

Des habitants de Ramadi fuient la ville tombée aux mains du groupe Etat islamique, vers Bagdad, le 20 mai 2015.

Après la prise de Palmyre, le groupe terroriste étend considérablement sa zone d'influence.

L'Etat islamique continue sur sa lancée. Après la prise de la cité antique de Palmyre, le groupe terroriste a pris jeudi le dernier point de passage frontalier avec l’Irak, qui était encore aux mains du régime syrien, ainsi que des positions des troupes irakiennes près de Ramadi, le chef-lieu de la province d’Al-Anbar conquis dimanche. Ces deux victoires significatives lui permettent d’élargir sa zone d’influence de part et d’autre de la frontière.

En soirée, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a annoncé la prise par l’EI du point de passage d’Al-Tanaf. «Les forces du régime se sont retirées» du poste et ce dernier «n’a plus aucun contrôle sur sa frontière avec l’Irak». Avec la prise de Palmyre, l’EI contrôle «désormais plus de 95 000 km2 en Syrie, soit 50% du territoire», d’après l’OSDH. Le groupe contrôle en effet la majeure partie des provinces de Deir Ezzor et Raqa (nord), et a une forte présence à Hassaké (nord-est), Alep (nord), Homs et Hama (centre). Il est aussi maître de la quasi-totalité des champs pétroliers et gaziers de Syrie.

Malgré une campagne aérienne lancée depuis 2014 par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis pour aider en Irak le pouvoir et en Syrie les rebelles à contrer l’EI, ce groupe ultraradical sunnite a réussi ces coups de force en huit jours. Responsable d’atrocités et fort de dizaines de milliers d’hommes, l’EI élargit à Palmyre et Ramadi son «califat» proclamé en juin 2014 sur les larges pans de territoire conquis à cheval sur la Syrie et l’Irak.

Selon Fabrice Balanche, géographe et spécialiste de la Syrie, l’EI domine désormais «un carrefour de première importance (...) qui ouvre une nouvelle route vers l’Irak, Al-Anbar et Ramadi. L’EI créé une continuité géographique avec l’Irak à travers la steppe syrienne». De l’autre côté de la frontière, l’EI a poursuivi son offensive en prenant des positions (...)

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