Syrie: Le Hezbollah dit avoir presque vaincu l'EI à Qalamoun
BEYROUTH (Reuters) - Le Hezbollah libanais a repris la quasi-totalité d'une poche tenue par l'Etat islamique (EI) du côté syrien de la frontière avec le Liban dans le cadre d'une offensive menée contre le groupe djihadiste avec l'armée syrienne, a annoncé son chef jeudi. Des discussions sur une trêve ont commencé avec l'EI mais une "très grande victoire" militaire semble plus probable, a déclaré Hassan Nasrallah dans un discours retransmis à la télévision. L'armée syrienne et le Hezbollah chiite soutenu par l'Iran ont lancé samedi dernier une attaque pour déloger l'EI de du Qalamoun, région montagneuse de l'ouest de la Syrie. Dans le même temps, l'armée libanaise a lancé une offensive contre l'EI de son côté de la frontière, dans le nord-est du Liban, tout en précisant qu'elle ne coordonnait pas son avancée avec l'armée syrienne ni avec le Hezbollah, que les Etats-Unis considèrent comme un groupe terroriste. Le Liban reçoit une aide militaire importante des Etats-Unis. Cette zone est la dernière partie de la frontière syro-libanaise sous le contrôle des djihadistes. Pour l'heure, a indiqué Hassan Nasrallah, plus de 270 kilomètres carrés ont été totalement repris côté syrien par le Hezbollah et l'armée syrienne. Une quarantaine de kilomètres carrés sont encore sous le contrôle de Daech, a-t-il ajouté. Le Hezbollah a joué un rôle majeur dans la lutte contre les djihadistes sunnites le long de la frontière et a envoyé plusieurs milliers de combattants en Syrie pour soutenir le gouvernement syrien contre les rebelles. Ce mois-ci, les combattants du Front al Nosra ont quitté la région de la frontière libanaise dans le cadre d'un accord d'évacuation après avoir été mis en déroute par le Hezbollah. Plusieurs milliers de réfugiés sont partis avec eux vers des enclaves rebelles en Syrie. [nL5N1KN89Z] La guerre en Syrie s'est déplacée en territoire libanais en 2014 quand l'Etat islamique et le Front al Nosra se sont brièvement emparés de la ville d'Ersal. Neuf soldats libanais capturés par l'EI à l'époque sont toujours portés disparus. Les dirigeants de l'EI du côté syrien de Qalamoun ont demandé à négocier, a indiqué Hassan Nasrallah jeudi, mais il faudra pour cela qu'ils disent ce qu'il est advenu des militaires libanais, a-t-il souligné. Par ailleurs, si l'Etat libanais veut négocier un accord d'évacuation avec l'Etat islamique de son côté de la frontière, Damas serait prêt à coopérer, à condition d'en faire la "demande officielle", a ajouté le chef du Hezbollah. (Ellen Francis; Danielle Rouquié pour le service français)