Syrie: Damas pourrait avoir mené une nouvelle attaque chimique, dit Washington

Les Etats-Unis disposent d'éléments laissant suggérer que le gouvernement syrien a de nouveau eu recours à l'arme chimique pour une attaque menée dimanche dans le nord de la Syrie, a déclaré mardi le département d'Etat américain. /Photo d'archives/REUTERS/Marko Djurica

WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis disposent d'éléments laissant suggérer que le gouvernement syrien a de nouveau eu recours à l'arme chimique pour une attaque menée dimanche dans le nord de la Syrie, a déclaré mardi le département d'Etat américain.

Dans un communiqué, la porte-parole de la diplomatie américaine a souligné que Washington et ses alliés réagiraient "rapidement et de manière appropriée" s'il était prouvé que Damas a effectivement eu recours à des armes chimiques.

Aucun commentaire n'a été effectué dans l'immédiat par le gouvernement syrien.

"Malheureusement, nous continuons de voir des signes indiquant que le régime de (Bachar al) Assad pourrait avoir recommencé à utiliser des armes chimiques, dont une présumée attaque au chlore dans le nord-ouest de la Syrie au matin du 19 mai", a déclaré Morgan Ortagus, précisant que les Etats-Unis étaient toujours en train de rassembler des informations sur cet incident.

Cette attaque présumée, a poursuivi la porte-parole du département d'Etat, s'inscrit dans le cadre d'une violente campagne menée par les forces progouvernementales syriennes en violation d'un cessez-le-feu qui protégeait plusieurs millions de civils résidant autour d'Idlib.

"Les Etats-Unis réitèrent l'avertissement donné une première fois par le président Trump en septembre 2018: une attaque contre la zone de désescalade d'Idlib serait une escalade insensée menaçant de déstabiliser la région", est-il ajouté dans le communiqué du département d'Etat.

Dans un communiqué distinct, le porte-parole du Pentagone a souligné qu'"aucun doute ne devait subsister" sur la détermination des Etats-Unis à "agir résolument et efficacement si le régime d'Assad utilise à nouveau à l'avenir" des armes chimiques.

Washington a mené des offensives aériennes en Syrie à deux reprises, en avril 2017 et en avril 2018, après avoir dit disposer de la preuve d'une attaque à l'arme chimique perpétrée par le gouvernement syrien.

En septembre dernier, un haut représentant de l'administration américaine a déclaré que des éléments indiquaient que les forces progouvernementales syriennes préparaient des armes chimiques à Idlib, le dernier bastion rebelle du pays.

Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères dit mercredi avoir "pris note avec préoccupation de ces allégations, sur lesquelles la lumière doit être faite" et faire "toute confiance à l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC)".

"La France réaffirme sa position constante contre l’utilisation d’armes chimiques et pour que les auteurs d’attaques chimiques soient sanctionnés. C’est dans cet esprit que la France a lancé le 23 janvier 2018 un partenariat international contre l’impunité de l’utilisation d’armes chimiques", peut-on lire dans ce document.

(David Brunnstrom, Eric Beech et Idrees Ali; Jean Terzian pour le service français)