La Syrie de Bachar El-Assad réintègre la Ligue arabe

KHALED DESOUKI / AFP

La décision, prise à l’unanimité lors d’une réunion au Caire des ministres arabes des Affaires étrangères, constitue “une preuve supplémentaire du réchauffement des relations entre Damas et les autres gouvernements arabes”, observe la BBC.

Elle intervient sur fond d’élan de solidarité mondial après le séisme dévastateur du 6 février en Syrie et en Turquie, et dans la foulée du “rétablissement, sous l’égide de la Chine, des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui soutenaient les camps opposés dans le conflit syrien”, souligne Al-Jazeera.

La chaîne qatarie rappelle que “l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe avait été révoquée après la décision du président Bachar El-Assad de réprimer les manifestations [pro démocratie] en mars 2011, précipitant le pays dans une guerre civile qui a fait près d’un demi-million de morts” et des millions de réfugiés et déplacés.

À l’époque, la décision de l’organisation panarabe “avait été perçue comme une condamnation essentielle d’un régime” qui n’avait pas hésité à “bombarder, gazer et torturer” ses propres citoyens, remarque The New York Times. “Aujourd’hui, la région normalise ses relations [avec Damas], de plus en plus convaincue que les pays arabes n’ont rien à gagner à isoler la Syrie”.

Retour “triomphal” de la Syrie sur la scène diplomatique

Pour les tenants du rapprochement, “refuser de parler avec Damas” revient à nier une réalité incontournable : Bachar El-Assad “a gagné la guerre”, ajoute le quotidien américain, qui s’attend au retour “triomphal” de la Syrie lors du sommet annuel des chefs d’États de la Ligue arabe, le 19 mai prochain à Jeddah.

La Ligue arabe justifie également sa décision par la nécessité de “résoudre la crise provoquée par la guerre civile en Syrie, notamment la fuite des réfugiés vers les pays voisins et le trafic de drogue”, qui s’étend désormais à toute la région, note Middle East Eye.

Dans un entretien à Al-Jazeera, le secrétaire général adjoint de l’organisation panarabe, Hossam Zaki, soutient notamment que “la crise syrienne a eu des effets très négatifs sur les pays voisins. La région dans son ensemble, et plus spécialement les pays arabes, considère qu’une solution doit être trouvée. C’est pourquoi nous en sommes arrivés à ce point”.

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