"Syndrome aérotoxique" : l'Anses encourage à approfondir les recherches
L'air des avions est-il toxique ? L'Agence de sécurité sanitaire (Anses) a rendu un avis nuancé le 25 octobre 2023, estimant que des recherches plus approfondies étaient nécessaires pour établir un éventuel lien avec des symptômes rapportés par des personnels navigants.
L'agence a été saisie en 2019 par plusieurs syndicats représentant pilotes et personnels de cabine, ainsi que par l'Association des victimes du syndrome aérotoxique (AVSA). Cette dernière, qui souhaite se joindre en tant que partie civile à une information judiciaire ouverte à Paris pour "blessures involontaires" et "mise en danger de la vie d'autrui", décrit une "contamination aiguë ou chronique de l'air pressurisé des avions par des substances toxiques".
"De nombreux polluants gazeux et particulaires sont présents dans les cabines d'avions"
Elle assure que "sur la quasi-totalité des avions de ligne, l'air respiré à bord est prélevé sur les réacteurs. Cet air est contaminé, entre autres, par l'huile utilisée pour leur lubrification", qui contient, toujours selon l'AVSA, des "additifs toxiques", tandis qu'une partie des contaminants est de taille "nanométrique". Entre autres symptômes : maux de tête, vertiges, problèmes digestifs et respiratoires...
L'information judiciaire, instruite au pôle santé publique de Paris, a été ouverte après le dépôt de plainte d'un pilote d'easyJet en 2016. Le comité d'experts cité dans le rapport de l'Anses convient que "de nombreux polluants gazeux et particulaires (...) sont présents dans les cabines d'avions", mais juge que "les données sont insuffisantes pour conduire une évaluation quantitative des risques sanitaires" liés à cette situation.
"C'est un petit peu décevant"
Pour l'Anses, il existe "un niveau de preuve faible à la désignation d'un syndrome spécifiquement lié à l'exposition à divers polluants ou produits de décompositions moteurs ou de fluides hydrauliques".
"Si les symptômes décrits par les personnes ne sont pas mis en cause, l'agence souligne que le +syndrome aérotoxique+ n'est pas à ce jour une entité nosologique consensuelle" et "encourage les études qui permettront d'apporter des connaissances sur les causes d'événements de contamination de l'air des cabines et leurs conséquences sur la santé des personnels naviga[...]
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