Les syndicats d'Engie lui demandent de renoncer au dividende

LES SYNDICATS D'ENGIE LUI DEMANDENT DE RENONCER AU DIVIDENDE

PARIS (Reuters) - Les syndicats d'Engie demandent la suppression du dividende proposé par le groupe au titre de 2019 pour lui permettre de sécuriser ses flux de trésorerie et de participer à la relance de l'économie française une fois que la pandémie de coronavirus sera terminée, selon une lettre ouverte adressée au ministre de l'Economie.

Le fournisseur de gaz et d'électricité, également très actif dans les services, a annoncé fin février qu'il proposerait un dividende de 0,80 euro par action au titre de 2019, en hausse de 7%, lors de l'assemblée générale des actionnaires prévue le 14 mai prochain.

Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, les syndicats d'Engie - CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT et FO - estiment cependant que le groupe "doit tout mettre en œuvre pour sécuriser ses flux de trésorerie afin d'accompagner ses clients et ses fournisseurs dans des délais de paiement adaptés mais également participer à la relance rapide de l'économie nationale dès la sortie de cette pandémie".

L'intersyndicale demande en conséquence à l'Etat actionnaire, en s'adressant au ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, de se prononcer contre le dividende prévu au titre de l'exercice 2019 lors de l'assemblée générale et de voter en faveur d'une résolution, proposée par les partenaires sociaux, plafonnant à quelque 50% les futurs taux de distribution d'Engie.

L'Etat français détenant 23,6% du capital d'Engie, la suppression du dividende au titre de 2019 représenterait pour lui un manque à gagner de 461 millions d'euros environ.

Bruno Le Maire a de son côté demandé mardi "à toutes les entreprises, notamment les plus grandes, de faire preuve de la plus grande modération" dans leur politique de versement des dividendes.

La directrice générale par intérim d'Engie, Claire Waysand, a pour sa part déclaré au quotidien Les Echos que le groupe, dans le contexte du coronavirus, permettait à ses petits clients professionnels faisant l'objet d'une fermeture de ne pas effectuer de paiement pendant trois mois, puis de bénéficier d'un étalement de leur facture sans frais sur les quatre mois suivants.

Ce soutien fait suite à l'annonce par Emmanuel Macron d'une suspension des factures d'électricité, d'eau et de gaz pour les très petites entreprises (TPE) en difficulté en raison de la crise sanitaire.

(Benjamin Mallet, édité par Marc Angrand)