Sympathie pour Jean-Marie le Pen, homosexualité "contre-nature"... Quand Alain Delon faisait polémique

Né en 1935, et décédé ce dimanche à 88 ans, Alain Delon, a multiplié au cours de sa carrière les déclarations polémiques, parfois discriminantes, voire franchement homophobes ou misogynes.

Un "franc-parler" propre à l'acteur, qui se revendiquait gaulliste, et a soutenu tous les candidats de droite à l'élection présidentielle, à commencer par Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Tour d'horizon de ses déclarations en 3 citations.

  • Sa sympathie pour le fondateur du FN, Jean-Marie le Pen

En mai 1984, dans le magazine Paris Match, Alain Delon, proche du leader du Front national, assure qu'on peut lui "reconnaître au moins trois choses. Il est sympa. Il dit tout haut des choses que les autres osent à peine dire tout bas. Il parle différemment." Les deux hommes partageaient notamment leur participation à la guerre d'Indochine.

Cette année, la France découvrait alors l'extrême droite. Aux élections européennes de juin 1984, le FN, obtient presque 11% des voix, et envoie pour la première fois 10 eurodéputés à Bruxelles.

Il persiste et signe en 2013, déclarant "approuver" que "le Front national prenne une place très importante" dans la vie politique. "On a voulu me coller l'étiquette extrême droite parce que j'ai raconté que j'étais copain avec (Jean-Marie) Le Pen depuis l'armée. Non, je suis de droite, point", déclarait-il au JDD en mai 2019.

  • Son incompréhension du combat féministe

"Les femmes se sont battues pour avoir des droits, elles ont eu ce qu’elles voulaient… très bien. Mais pourquoi aller jusqu’à se comporter comme des hommes, pourquoi vouloir leur ressembler ? Je ne comprends pas", faisait-il valoir en juillet 2013 dans une interview au Figaro Magazine.

"J'ai dit que j'avais giflé une femme? Oui. Et j'aurais dû ajouter que j'ai plus reçu de baffes que je n'en ai données. Dans ma vie, je n'ai jamais harcelé une femme se défendait-il encore dans le JDD. En revanche, elles m'ont beaucoup harcelé et aujourd'hui encore, alors que je n'ai plus grand-chose à donner"

  • Son homophobie après le vote de la loi sur le mariage pour tous

"J’ai rien contre les gays qui se mettent ensemble, mais je veux dire… C’est contre-nature. On est là pour aimer une femme", déclarait-t-il en septembre 2013, alors invité de l'émission C à vous sur France 5.

En 2019, nouvelle explication de texte rétrograde de l'acteur dans son entretien au JDD. "Je ne suis pas contre le mariage gay, je m'en fous : les gens font ce qu'ils veulent. Mais je suis contre l'adoption par deux personnes du même sexe. Un enfant doit selon moi avoir un papa et une maman".

Le jugeant "raciste, homophobe et misogyne", des féministes s’étaient même élevées contre la remise à la star du cinéma français d’une Palme d’honneur au Festival de Cannes en 2019.

"Ce n’est pas à 83 piges que je vais passer à gauche !" confiait-il au JDD en 2019. Des déclarations qui dessinent un portrait moins flatteur de l'acteur, qualifié à l'envi de "monstre sacré du cinéma".

Article original publié sur BFMTV.com