"Swatting": un Serbe et un Roumain inculpés aux États-Unis après avoir fait une centaine de victimes

Leurs farces de très mauvais goût ont visé selon les médias américains des personnalités comme la juge Tanya Chutkan ou le procureur spécial Jack Smith, tous deux impliquées dans les procédures pénales contre Donald Trump, mais aussi l'élue trumpiste de la Chambre des représentants Marjorie Taylor Greene. Un Roumain et un Serbe sont poursuivis aux États-Unis pour avoir mené une campagne massive de canulars malveillants, ont annoncé ce mercredi 28 août les autorités judiciaires américaines.

Ces canulars consistaient à signaler des crimes fictifs pour déclencher une descente de police musclée chez une personne. Pendant plus de de trois ans, de décembre 2020 à janvier 2024, Thomas Szabo, un citoyen roumain de 26 ans et Nemanja Radovanovic, 21 ans, ont harcelé avec l'aide de complices 101 victimes au total, dont 61 responsables. Thomas Szabo, est actuellement en détention, a précisé à l'AFP une source proche du dossier sans autre précision.

"Nous ne sommes dans aucun camp"

Les deux jeunes hommes sont poursuivis pour avoir provoqué des descentes de police chez leurs victimes, une pratique appelée "swatting" et pour menaces d'attentats à la bombe, selon l'acte d'accusation. Apparu dans la communauté des adeptes de jeux vidéo en ligne, le "swatting" tire son nom des unités d'intervention d'urgence de la police américaine, les "SWAT teams".

Au nombre de leurs cibles, qui ne sont pas identifiées nommément dans le communiqué de presse du bureau du procureur fédéral Thomas Graves, figuraient ainsi des membres du Congrès américain, de hauts responsables d'agences fédérales de maintien de l'ordre, des responsables d'États, ainsi que, parmi les personnes privées, des représentants d'institutions religieuses.

La campagne ne semble pas avoir suivi de ligne idéologique particulière. "Nous ne sommes dans aucun camp", a ainsi affirmé Thomas Szabo à Nemanja Radovanovic en décembre 2023 pour lui expliquer la nécessité de diriger les actes de "swatting" contre des victimes des deux partis, selon l'acte d'accusation.

Un canular à l'origine d'un accident de voiture

Les appels aux autorités portaient notamment sur des faux signalements de meurtre ou de suicide imminent au domicile de la victime, ou encore de prise d'otages, y compris d'enfants. Outre les souffrances émotionnelles subies par les victimes, ces menaces ont notamment provoqué un accident de voiture lors de l'intervention de la police, la perturbation d'offices religieux ou la fermeture de rues.

"Le swatting n'est pas un canular innocent, il met en danger des personnes réelles, gaspille de précieuses ressources policières et inflige des traumatismes émotionnels significatifs", a souligné dans un communiqué Matthew Graves. "Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour trouver les auteurs et leur faire rendre des comptes, où qu'ils puissent être", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com