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Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature : «j'aime la Russie, mais pas celle de Poutine»

Svetlana Alexievitch, en octobre 2013.

L'écrivaine dissidente biélorusse, nouvelle prix Nobel de littérature, a appelé jeudi à ne «pas faire de concessions devant un pouvoir totalitaire», attaquant le régime en place en Russie.

L'auteure biélorusse Svetlana Alexievitch a obtenu ce jeudi le prix Nobel de littérature. Succédant au Français Patrick Modiano, cette journaliste et écrivain a été récompensée pour son «oeuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque», a expliqué l’Académie suédoise.

«C’est une récompense non seulement pour moi, mais aussi pour notre culture, pour notre petit pays qui a toujours vécu comme entre des pressoirs», a-t-elle réagit jeudi au cours d’une conférence de presse à Minsk, organisée dans les locaux d’un journal d’opposition. «C’est difficile d’être une personne honnête actuellement, très difficile. Mais il ne faut pas faire de concessions devant un pouvoir totalitaire», a souligné l’écrivaine de 67 ans, née en URSS, sous Staline, et qui vit en partie à l’étranger en raison des ses relations difficiles avec le régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko.

«Les autorités biélorusses prétendent que je n’existe pas, et le président biélorusse aussi», a-t-elle affirmé, précisant avoir reçu les félicitations du ministre russe de l’Information, mais pas celles des autorités de son pays. «J’aime le monde russe, bon et humaniste, devant lequel tout le monde s’incline, celui du ballet et de la musique», a-t-elle indiqué, avant d'ajouter : «Mais je n’aime pas celui de Béria, Staline, Poutine et Choïgou [le ministre russe de la Défense], cette Russie qui en arrive à 86% à se réjouir quand des gens meurent dans le Donbass [région rebelle prorusse de l’est de l’Ukraine], à rire des Ukrainiens et à croire qu’on peut tout régler par la force».

Svetlana Alexievitch est née en 1948 dans une famille d’enseignants, racontait Libération lors de la sortie en 2013 de la Fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement. Son premier livre publié, la (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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